Emotions, rituel et tenue maçonnique
par Matéo Simoita
I – Introduction
La démarche maçonnique est un défi fondé sur la capacité d’un rituel à permettre à un groupe d’êtres humains d’accéder à une spiritualité accompagnée de préoccupations sociologiques. La première difficulté rencontrée pour réussir ce défi est la capacité des membres de la loge à gérer les émotions. L’objet de cet article est d’en exposer les différents attendus.
II – Rappel sur la spécificité des émotions
Il ne faut pas confondre les émotions et les sentiments ; ceux-ci sont également des réactions affectives évoluant de façon plus durables et complexes, mais avec une participation cérébrale faisant appel à notre vécu, notre intellect, voire notre imaginaire. Ils peuvent être également intenses.
Le mot « émotion » vient de l’ancien français motion, c’est à dire mouvement, qui a généré émouvoir, puis émeute, et ensuite émoi. C’est une réaction de l’organisme secondaire au ressenti d’un événement vécu. Cette réaction est généralement spontanée plus ou moins contrôlable.
Psychologiquement, on décrit différents ressentis psychologiques qui émaillent la vie des êtres humains :
Le ressenti des organes des sens
Les sentiments
Les émotions
Le stress.
La spécificité des émotions réside dans leur caractère réactionnel spontané lié à un événement intercurrent. Rappelons que l’utilité des émotions réside dans leur capacité à réagir face à un danger impromptu.
Le ressenti des organes des sens (goût, odorat, vue, toucher, ouïe) est plus physique et élémentaire mais il peut rentrer dans le cadre d’une émotion : une détonation intense par exemple peut nous inciter à nous plaquer au sol.
Le stress n’est habituellement pas considéré comme une émotion car il s’agit d’un état général de mal être qui perturbe le fonctionnement de la pensée.
On définit généralement comme principales émotions :
• la joie (l’amour, l’excitation sexuelle),
• la peur,
• la colère (la révolte),
• la tristesse (la dépression, le découragement) ;
• on rajoute parfois la surprise, le dégoût, le mépris.
Le siège de l’émotion est généralement situé au niveau du système limbique appelé parfois cerveau limbique ou cerveau émotionnel. C’est une zone différente que celle du cortex où l’on situe le fonctionnement de la raison.
II - En loge, le rituel est créateur d’émotions :
a / Tout rituel est écrit pour créer de l’émotion ;
Les émotions jouent un rôle clé dans les rituels lorsqu'elles sont comprises comme un moyen de renforcer la méditation intérieure ou transcendantale.
Le plus souvent il s’agit de la joie dans sa modalité « joie intérieure » ; il peut aussi s’agir de la tristesse quand il est fait mention des disparus ou des frères dans la peine. La surprise surgit aussi dans certains temps de l’initiation.
Nous vivons en loge, parfois une émotion collective puissante empreinte de sérénité : l'égrégore ; à ce moment précis l'émotion est sublimée, elle est dans une autre dimension où la raison n'a plus sa place. Il est clair que cela est induit par le rituel de la chaîne d’union.
Dans une approche mystique, les émotions sont utilisées pour favoriser l’accession à la spiritualité et en particulier au Grand Architecte de l’Univers.
Dans une approche non dogmatique, il est nécessaire de réinterpréter les rituels pour en faire un moyen d’accès à une spiritualité comprise comme une recherche d’harmonie.
b/ Les conditions préalables :
Pour vivre le rituel, il est indispensable d’être vierge d’émotions préalables pouvant être apparues dans les heures précédant la tenue ; ceci suppose un « retour sur soi » permettant un « lâcher prise ».
Cette condition préalable est parfois difficile à réaliser lorsqu’une perturbation psychologique installée transforme les dispositions d’esprit du maçon ou de la maçonne : c’est le cas par exemple en cas de troubles de la personnalité (en particulier les paranoïaques), de maladies chroniques invalidantes ou de chocs affectifs.
c / Rituel et émotions « perturbantes » :
En loge, le rituel impose son rythme et sa dramaturgie. Mais il arrive que des émotions non prévues par le rituel surgissent ; que cela soit un fou rire déclenché par un lapsus ou une désinvolture inappropriée d’un officier ou une prise de parole « décalée », l’expression de l’émotion peut devenir perturbante.
Les moments de vote sont aussi des périodes capables de susciter des émotions.
Il y a aussi les réactions suscitées par un morceau d’architecture : traditionnellement aucune déclaration de félicitation ou de réprobation n’est prévue mais la réalité est bien entendue différente et la passion peut prendre le dessus si un sujet sensible est évoqué !
Un attachement excessif à des désirs (la fameuse irruption de « l’ego ») ou à des attentes émotionnelles peut créer des obstacles à la quête spirituelle maçonnique.
Qui n’a pas déjà vu la réaction colérique d’un Vénérable se voyant contesté dans une prise de décision autocratique ?
Ces émotions perturbantes sont bien sûr contre productives par rapport au rituel.
Comment accepter ces émotions perturbantes en loge ? C’est de la responsabilité du collège des officiers de veiller à contrôler les expressions intempestives d’émotions imprévues. Cela suppose tact et mesure ! L’anticipation est souvent un bon moyen de « maîtriser » la survenue éventuelle d’émotions intempestives.
III – Comment gérer les émotions ?
Que cela soit dans la vie profane ou dans la vie maçonnique, les émotions par définition sont incontrôlables ! La seule possibilité qui nous reste c’est de les vivre le mieux possible en nous préparant aux différents événementiels de notre existence !
Le rôle du Vénérable et des membres du collège des officier-e-s est particulièrement important pour mettre en scène les moments du rituel créateurs d’émotions mais aussi maîtriser les émotions « perturbantes » non prévues afin qu’elles ne perturbent pas trop le rituel.
Le meilleur moyen de privilégier les émotions suscitées par le rituel est l’implication de tous les membres de la loge aussi bien dans leurs comportements que dans les prises de parole : sérieux, dignité, concentration en sont les maîtres mots !
IV – La place de la Raison dans une tenue maçonnique :
Fondamentalement, la raison n’a pas sa place dans une tenue maçonnique car l’émotion règne ! Par contre en dehors du temple la raison prime ! Tout se passe comme si nous fonctionnons sous l’emprise de deux formes d’intelligence :
L’intelligence cognitive qui met en œuvre les connaissances acquises soit par l’éducation et l’apprentissage, soit par l’expérience. C’est elle qui « officie » lorsqu’il s’agit de Raison !
Et l’intelligence émotionnelle qui est “la capacité d’un individu à reconnaitre ses propres émotions et celles des autres et à utiliser ces informations pour guider sa pensée et ses comportements de manière efficace et optimale“.
Descartes affirmait « Toute connaissance vraie a sa source exclusivement dans la raison » ; aujourd’hui, il serait plus juste de dire « Toute expression raisonnable se fonde sur la connaissance que l’on possède ! » Cela a le mérite de montrer les limites de la raison car chacun sait que la connaissance a encore des limites !
La connaissance du fonctionnement cérébral permet de fixer le siège de la raison au niveau du cortex cérébral c’est-à-dire la partie du cerveau où sont stackées des informations accumulées par les êtres humains en fonction de leurs vécus. On a vu que pour les émotions cela se passe ailleurs !
V - Conclusion :
L’émotion est une force intérieure imprévisible. Les rituels s’en sont servis pour faciliter l’imprégnation symbolique et initiatique.
Mais d’autres émotions peuvent émerger spontanément, parfois de manière intense, et peuvent rapidement envahir notre esprit.
Pour atteindre un équilibre intérieur, il est essentiel de savoir accueillir émotions. Accepter une émotion, c’est en reconnaître la présence, sans chercher à la réprimer ou à l’ignorer, pour l’analyser dans un deuxième temps et la comprendre voire à la critiquer.
Accepter l’émotion ne signifie pas pour autant céder à l’émotion. La raison nous aide à prendre du recul et à choisir notre réponse.
Cette attitude demande de la lucidité et un travail d’introspection. En apprenant à observer nos émotions, nous découvrons comment les accepter tout en gardant notre esprit clair et libre. C’est dans cette harmonie que se trouve la véritable maîtrise de soi, où l’émotion et la raison cohabitent, chacune trouvant sa juste place.
Mateo Simoita
Emociones, Ritual y Tenida Masónica
by Mateo Simoita
I – Introducción
La práctica masónica es un desafío basado en la capacidad de un ritual para permitir que un grupo de seres humanos acceda a una espiritualidad acompañada de inquietudes sociológicas. La primera dificultad que se encuentra para lograr este desafío es la capacidad de los miembros de la logia de gestionar las emociones. El objetivo de este artículo es exponer los distintos aspectos de esta cuestión.
II – Recordatorio sobre la especificidad de las emociones
No se deben confundir emociones y sentimientos. Los sentimientos también son reacciones afectivas, pero evolucionan de forma más duradera y compleja, con la participación de nuestra experiencia, intelecto e incluso nuestra imaginación. Pueden ser igualmente intensos.
La palabra emoción proviene del antiguo francés motion, es decir, "movimiento", que dio lugar a términos como émouvoir (emocionar), émeute (revuelta) y émoi (conmoción). La emoción es una reacción del organismo ante un evento vivido. Esta reacción es, generalmente, espontánea y más o menos controlable.
Desde un punto de vista psicológico, se describen distintos tipos de experiencias que forman parte de la vida humana:
• El sentir de los órganos de los sentidos.
• Los sentimientos.
• Las emociones.
• El estrés.
La característica principal de las emociones es su carácter espontáneo, vinculado a un evento inesperado. Recordemos que la utilidad de las emociones radica en su capacidad de activar una respuesta ante un peligro repentino.
El sentir de los órganos de los sentidos (gusto, olfato, vista, tacto, oído) es más físico y elemental, pero puede formar parte de una emoción: una explosión intensa, por ejemplo, puede incitarnos a tirarnos al suelo.
El estrés no se considera generalmente una emoción, ya que se trata de un estado general de malestar que altera el funcionamiento del pensamiento.
Las emociones principales suelen definirse como:
• Alegría (amor, excitación sexual).
• Miedo.
• Ira (rebelión).
• Tristeza (depresión, desaliento).
• Algunas veces se añaden: sorpresa, asco y desprecio.
El centro de las emociones se encuentra en el sistema límbico, también conocido como cerebro emocional. Este es distinto del córtex cerebral, donde se procesan las funciones racionales.
III – En Logia, el ritual genera emociones
a) Todo ritual está diseñado para crear emoción
Las emociones desempeñan un papel clave en los rituales cuando se entienden como un medio para profundizar en la meditación interior o trascendental.
Con frecuencia, se trata de alegría interior, aunque también puede surgir tristeza cuando se menciona a los hermanos o hermanas que han partido o que están atravesando momentos difíciles. La sorpresa también aparece en momentos específicos de la iniciación.
En la logia, vivimos a veces una emoción colectiva poderosa cargada de serenidad, conocida como egregor. En ese preciso instante, la emoción se sublima y se sitúa en otra dimensión, donde la razón deja de intervenir. Está claro que esto es inducido por el ritual de la cadena de unión.
En un enfoque místico, las emociones se utilizan para favorecer el acceso a la espiritualidad y, en particular, al Gran Arquitecto del Universo.
En un enfoque adogmático, es necesario reinterpretar los rituales para convertirlos en un medio de acceso a una espiritualidad entendida como una búsqueda de armonía.
b) Condiciones previas
Para vivir el ritual plenamente, es imprescindible liberarse de emociones previas que puedan haber surgido en las horas anteriores a la tenida; esto requiere un "retorno a uno mismo" que permita un "dejar ir".
Esta condición previa puede ser difícil de alcanzar cuando una perturbación psicológica altera las disposiciones de ánimo del masón o de la masona. Esto ocurre, por ejemplo, en casos de trastornos de la personalidad (especialmente los paranoicos), enfermedades crónicas incapacitantes o conmociones afectivas.
c) Rituales y emociones "perturbadoras"
En la logia, el ritual impone su ritmo y su dramaturgia. Sin embargo, puede suceder que surjan emociones no previstas, como un ataque de risa provocado por un lapsus, una actitud inadecuada de un oficial o una intervención fuera de lugar.
Los momentos de votación también pueden generar emociones intensas.
Asimismo, las reacciones provocadas por la exposición de un trabajo de arquitectura pueden ser significativas: tradicionalmente, no se prevén expresiones de aprobación o rechazo, pero la realidad es distinta, y la pasión puede imponerse cuando se trata un tema sensible.
Un apego excesivo a deseos personales (la famosa irrupción del ego) o a expectativas emocionales puede crear obstáculos en la búsqueda de la espiritualidad masónica.
¿Quién no ha visto la reacción colérica de un Venerable que se siente cuestionado en una decisión autocrática?
Estas emociones perturbadoras son, por supuesto, contraproducentes para el ritual.
IV – ¿Cómo gestionar las emociones?
Tanto en la vida profana como en la vida masónica, las emociones, por definición, son incontrolables. La única opción que nos queda es vivirlas lo mejor posible, preparándonos para los distintos eventos de nuestra existencia.
El papel del Venerable y de los miembros del colegio de oficiales es especialmente importante para estructurar los momentos del ritual que generan emociones y, al mismo tiempo, gestionar las emociones no previstas para que no interfieran en el desarrollo del ritual.
La mejor forma de dar prioridad a las emociones suscitadas por el ritual es asegurar la implicación de todos los miembros de la logia, tanto en su comportamiento como en sus intervenciones. Seriedad, dignidad y concentración son las palabras clave.
V – La razón en la tenida masónica
Fundamentalmente, la razón no tiene cabida en una tenida masónica, ya que la emoción predomina. Sin embargo, fuera del templo, la razón es la que prima. Todo sucede como si funcionáramos bajo la influencia de dos formas de inteligencia:
• La inteligencia cognitiva, que pone en juego los conocimientos adquiridos mediante la educación, el aprendizaje o la experiencia. Es esta inteligencia la que opera cuando se recurre a la razón.
• La inteligencia emocional, que se define como "la capacidad de un individuo para reconocer sus propias emociones y las de los demás, y utilizar esta información para guiar su pensamiento y comportamiento de manera eficaz y óptima".
Descartes afirmaba: “Todo conocimiento verdadero proviene exclusivamente de la razón.” Hoy podríamos decir: “Toda expresión razonable se basa en el conocimiento que se posee.” Esto evidencia los límites de la razón, ya que todos sabemos que el conocimiento aún tiene sus propios límites.
VI – Conclusión
La emoción es una fuerza interna imprevisible. Los rituales la utilizan para facilitar la impregnación simbólica e iniciática.
Sin embargo, otras emociones pueden emerger de manera espontánea, a veces de forma intensa, e invadir rápidamente nuestra mente.
Para alcanzar un equilibrio interior, es esencial acoger nuestras emociones. Aceptar una emoción es reconocer su presencia sin reprimirla ni ignorarla, para luego analizarla y comprenderla.
Aceptar una emoción no significa ceder a ella. La razón nos ayuda a tomar perspectiva y elegir nuestra respuesta.
Esta actitud requiere lucidez y un trabajo de introspección. Al aprender a observar nuestras emociones, descubrimos cómo aceptarlas sin perder la claridad y libertad de nuestra mente.
Es en esta armonía donde se encuentra la verdadera maestría de sí mismo, en la que emoción y razón coexisten, cada una en su justa medida.
Mateo Simoita
Emotions, Ritual, and Masonic Tenue
by Mateo Simoita
I – Introduction
The Masonic approach is a challenge based on the ability of a ritual to enable a group of human beings to access spirituality accompanied by sociological concerns. The first difficulty encountered in achieving this challenge lies in the members' ability to manage their emotions. The purpose of this article is to outline the various expectations surrounding this process.
II – A Reminder of the Specificity of Emotions
We must not confuse emotions with feelings. The latter are also affective reactions, but they evolve in a more durable and complex way, involving brain processes linked to our experiences, intellect, and even our imagination. They can also be intense.
The word emotion comes from the Old French motion, meaning movement, which later gave rise to émouvoir (to stir), émeute (riot), and émoi (turmoil). An emotion is a reaction of the organism to an event being experienced. This reaction is generally spontaneous and only partially controllable.
Psychologically, different types of affective responses can be identified in human life:
• Sensory perceptions.
• Feelings.
• Emotions.
• Stress.
The specific nature of emotions lies in their spontaneous reaction to an unexpected event. Let us remember that the utility of emotions resides in their ability to trigger reactions in the face of sudden danger.
Sensory perceptions (taste, smell, sight, touch, hearing) are more physical and elementary but can fall within the emotional realm: for example, a loud explosion can prompt us to drop to the ground.
Stress, on the other hand, is usually not considered an emotion because it is a general state of discomfort that disrupts thought processes.
The main emotions are typically defined as:
• Joy (love, sexual excitement).
• Fear.
• Anger (revolt).
• Sadness (depression, discouragement).
• Additionally, some include surprise, disgust, and contempt.
The center of emotions is generally located in the limbic system, also called the emotional brain. This area differs from the cerebral cortex, where rational processes take place.
III – In the Lodge, the Ritual Evokes Emotions
a) Every ritual is designed to evoke emotion
Emotions play a key role in rituals when they are understood as a means to enhance inner or transcendental meditation.
Most often, this emotion manifests as inner joy. However, it can also take the form of sadness when there is mention of departed brothers or sisters or those in distress. Surprise also appears during certain moments of initiation.
In the lodge, we sometimes experience a powerful collective emotion imbued with serenity: the egregore. At that precise moment, emotion is sublimated—it transcends to another dimension where reason no longer holds sway. It is clear that this is induced by the ritual of the chain of union.
In a mystical approach, emotions are used to foster access to spirituality, particularly to the Great Architect of the Universe.
In a non-dogmatic approach, rituals must be reinterpreted as a means of accessing spirituality understood as a pursuit of harmony.
b) Prerequisites
To fully experience the ritual, it is essential to be free of any prior emotions that may have emerged in the hours preceding the tenue. This requires a return to oneself that allows for letting go.
This prerequisite can sometimes be difficult to achieve when a psychological disturbance affects the Mason's state of mind. This is the case, for example, with personality disorders (especially paranoia), debilitating chronic illnesses, or emotional shocks.
c) Ritual and “Disruptive” Emotions
In the lodge, the ritual imposes its rhythm and dramaturgy. However, unplanned emotions may arise. Whether it is uncontrollable laughter caused by a slip of the tongue, inappropriate behavior from an officer, or an off-topic remark, the expression of such emotions can become disruptive.
Voting periods are also moments that can stir up emotions.
There are also reactions triggered by Masonic work presentations. Traditionally, no applause or condemnation is expected, but in reality, passions may flare if a sensitive topic is discussed.
An excessive attachment to personal desires (the well-known emergence of the ego) or to emotional expectations can create obstacles to the Masonic spiritual quest.
Who has not witnessed the angry reaction of a Venerable Master when their autocratic decision is challenged?
These disruptive emotions, of course, run counter to the ritual's purpose.
How can such disruptive emotions be managed in the lodge? It is the responsibility of the College of Officers to monitor and regulate spontaneous emotional outbursts. This requires tact and restraint! Anticipation is often an effective way to prevent untimely emotional reactions.
IV – How to Manage Emotions?
Whether in profane life or Masonic life, emotions are, by definition, uncontrollable! The only possibility we have is to live them as best as possible by preparing ourselves for the events we may encounter in life.
The role of the Venerable Master and the members of the College of Officers is particularly important in structuring the ritual moments that evoke emotions and in managing unexpected emotional responses so that they do not overly disrupt the ritual.
The best way to prioritize the emotions elicited by the ritual is to ensure the involvement of all lodge members in both their behavior and their contributions. Seriousness, dignity, and focus are the key principles.
V – The Place of Reason in a Masonic Tenue
Fundamentally, reason has no place in a Masonic tenue because emotion reigns! However, outside the temple, reason must prevail. It is as if we function under the influence of two types of intelligence:
• Cognitive intelligence, which employs knowledge acquired through education, learning, and experience. It "officiates" when reason is required.
• Emotional intelligence, defined as “an individual’s ability to recognize their own emotions and those of others, and to use this information to guide their thoughts and behaviors effectively and optimally.”
Descartes affirmed: "All true knowledge stems solely from reason." Today, it would be more accurate to say: "Every reasonable expression is based on the knowledge one possesses." This statement highlights the limitations of reason since we know that our knowledge itself has limits.
The study of brain function reveals that reason is housed in the cerebral cortex, where accumulated information is stored based on lived experiences. As we have seen, emotions are processed in a different part of the brain!
VI – Conclusion
Emotion is an unpredictable inner force. Rituals use it to facilitate symbolic and initiatory immersion.
However, other emotions may emerge spontaneously, sometimes intensely, and can quickly take over our thoughts.
To achieve inner balance, it is essential to embrace our emotions. Accepting an emotion means acknowledging its presence without trying to repress or ignore it, analyzing it later to understand it—even critique it.
Accepting an emotion does not mean succumbing to it. Reason helps us take a step back and choose our response.
This attitude requires lucidity and introspection. By learning to observe our emotions, we discover how to accept them while keeping our mind clear and free.
True self-mastery is found in this harmony, where emotion and reason coexist, each occupying its rightful place.
Alain Bréant
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