Gardons l'espoir face à la crise planétaire ?
par Leo Goeyens
Membre de l'association "IL EST TEMPS - Alliance maçonnique pour une Terre vivable"
J’ai été très fasciné par la dernière publication du philosophe et écrivain allemand, Philipp Blom, et j’ai apprécié son ouvrage (1) . Il a écrit : Il y a toujours de l'espoir, mais ce qui nous manque, c'est la volonté politique. NOUS manquons de volonté politique. Le terme « nous » ne désigne pas seulement l’un et l’autre, il désigne chacun d'entre nous.
Dans un recueil de sept chapitres approfondis Blom examine le concept « espoir ». Il se met en quête des raisons pour lesquelles nous pouvons, voire devons, continuer à espérer en période de crise socio-écologique. Nous savons trop bien qu'il y a toujours eu des prophètes de l'apocalypse. Cela ne devrait pas nous inquiéter, mais la situation actuelle me semble plus grave que jamais. Nous vivons une époque où un ordre s'effondre et où un nouvel ordre n'émergera pas de sitôt. Face à cet effondrement n'est-il pas cynique de demander de soi-même ou d'autrui de faire bonne figure et n’est-il pas condescendant et inutile de parler d'espoir ? Se pourrait-il qu'il n'y ait plus rien à faire, que l'effondrement ne puisse être évité ?
Nous ne pouvons plus l'ignorer, l’humanité est confrontée à plusieurs problèmes majeurs. Nous devons faire face au dérèglement climatique, à l’extinction de la biodiversité, à la propagation de la pollution chimique et à l’explosion des inégalités. Ces menaces nous entraînent depuis longtemps vers un avenir aussi inconnu qu'inquiétant. Elles n'ont jamais été aussi radicales et rapides ; ce n'est pas un hasard si la période actuelle est appelée la Grande Accélération (2) . Les mêmes prodigieux progrès scientifiques et technologiques qui ont sorti l’humanité de la pauvreté et augmenté son espérance de vie ont également fait monter en flèche son empreinte écologique. Combinée à une croissance démographique rapide, l’augmentation encore plus prononcée de la consommation a mené à un accroissement exponentiel de la production et de l’utilisation de toutes sortes de biens. L’ampleur des activités humaines surpasse désormais la capacité de notre planète à absorber nos déchets et à fournir les ressources nécessaires.
Blom définit l'espoir comme une activité, une énergie. Espérer ne signifie pas s'allonger dans le canapé, les bras croisés, et attendre que les choses s'améliorent d'elles-mêmes. Espérer, c'est croire que l'avenir peut et doit être différent, qu'il n'est pas figé mais, au contraire, qu'il peut être changé et perfectionné. Hans Rosling, le médecin et statisticien suédois, a utilisé le terme « possibilisme » pour décrire cette approche (3) . Il nous encourage à ne fonder nos opinions que sur des faits, car tout espoir réalisé est déformé par la lenteur de la réalité. Ainsi, on oublie trop rapidement qu'en réalité de nombreux succès ont été obtenus. Le possibilisme est caractérisé par l’approche active de l'espoir ; cependant, tourner activement les boutons de l'espoir ne signifie pas encore supposer que tout se passera bien. Cela signifie que nous devons nous efforcer de faire de nos espoirs une réalité. Le modèle des 3A constitue un fil conducteur utile dans la poursuite de l’approche possibiliste :
l’autonomie ou la capacité à ne pas être dépendant d'autrui,
l’appartenance ou le sentiment d'être connecté à l'autre
et l’aptitude à faire face à ses tâches.
L'autonomie et l'appartenance peuvent sembler contradictoires. Or, en franc-maçonnerie, rien n’est imposé. Au contraire, tout est basé sur le choix, qui ne peut avoir de sens que si la personne, qui choisit, a la liberté de juger, si elle est intérieurement libre . Et à partir de là, les francs-maçons entendent la liberté comme la libération de tout ce qui peut interférer ou peser sur leurs pensées et décisions.
De plus, dans son livre, Blom aborde une deuxième caractéristique importante de l'espoir. Il voit dans l'espoir la possibilité de réaliser de grandes choses, que l’on ne peut jamais réaliser seul. Car, dit-il, l'espoir dans le court horizon biographique de chacun sera toujours une déception. Dépasser ce court horizon biographique, c'est voir l'espoir comme un souhait pour l'avenir de beaucoup d'autres ; c’est aussi comprendre que l'espoir n'a rien à voir avec l'optimisme passif. L'espoir, c'est faire quelque chose de significatif, même si nous ne savons pas à l'avance si cela nous mènera au succès.
Il est important de ne pas oublier que tout commence par des personnes qui se parlent et que tout s'arrête lorsque la conversation s'interrompt. Il en est ainsi au travail. Il en est ainsi dans l'amitié. Il en est ainsi dans la fraternité maçonnique, qui est la prise de conscience de l’appartenance à une seule et même famille, celle des humains (4). Lorsque nous nous parlons, nous montrons clairement que l'autre est important ; que ce que l'autre dit mérite au moins qu'on y réfléchisse, qu'on y réponde et/ou qu'on le réfute. Sans cela, tout serait dérisoire.
La fraternité maçonnique est construite dans l’échange, qui fait que les maçons se reconnaissent en elle et la partagent. Elle n’est pas seulement à usage interne, pour être pratiquée bien au chaud dans le cocon douillet de l’atelier ; elle est faite pour être montrée, exportée, communiquée au plus grand nombre (4). Propageons l’espoir au-delà du court horizon biographique de chacun et évitons de baisser les bras et de sombrer dans la fatalité.
Il sera toujours possible de contenir la crise planétaire et de limiter ainsi ses effets néfastes sur l'humanité. Ce dont nous avons besoin de toute urgence, c’est d’une réduction immédiate et massive des émissions de polluants chimiques ainsi que des gaz à effet de serre et d’une protection efficace et immédiate de la biodiversité. Un avenir heureux reste possible, à condition de prendre un virage serré et de rester sur la bonne voie. S’engager sur le chemin de la sobriété heureuse est aujourd’hui essentiel : la tempérance dans notre consommation individuelle et collective, c’est savoir retrouver du « savoir être » plutôt que de l’« avoir » (5) . Saisissons donc l'occasion de faire de l'espoir une réalité en nous employant activement pour y parvenir.
Il existe de nombreuses raisons d'encourager l'espoir actif, mais je suis convaincu qu'il y en a une qui l'emporte sur toutes les autres : l'équité intergénérationnelle. Nous sommes la première génération à pouvoir saisir la gravité de la situation et la dernière à pouvoir y remédier. Il est de notre devoir de donner priorité à la justice intergénérationnelle. Je ne voudrais pas que mes enfants, leurs enfants et petits-enfants découvrent plus tard que j'étais conscient de ce qui nous attendait et que j'avais détourné le regard.
Force est néanmoins de constater que les débats sur la durabilité accordaient et accordent peu de place à un examen précis de ce que l’équité intergénérationnelle pourrait signifier. La lutte urgente pour un avenir sûr et juste pour tous exige des solutions très ambitieuses ; il s'agit de reconcevoir notre économie de croissance, d'agir immédiatement contre les atteintes à la santé planétaire ou de donner aux électeurs des générations futures la possibilité de s'exprimer dans nos démocraties. Au cœur de tous les changements nécessaires, il y en a au moins un que nous pouvons mettre en œuvre en nous-mêmes : nous devons maintenant abandonner notre vision à court terme au profit d'une réflexion à long terme.
Ce n'est qu'à cette condition que nous pourrons espérer un avenir heureux !
Leo Goeyens
Notes
Blom (2024). Hoop (Hoffnung). De Bezige Bij
Steffen et al. (2015). The trajectory of the Anthropocene: the great acceleration. The anthropocene review, 2(1), 81-98
Rosling (2019). Factfulness - Pourquoi le monde va mieux que vous ne le pensez. Flammarion
Pluviaud (2011). Discours de la méthode maçonnique. Éditions VÉGA
GOF (2023). Franc-maçonnerie et écologie – Livre 3
¿Podemos mantener la esperanza
frente a la crisis planetaria?
Leo Goeyens
Me sentí profundamente fascinado por la última publicación del filósofo y escritor alemán Philipp Blom, y disfruté mucho de su obra. En ella, Blom escribe: “Siempre hay esperanza, pero lo que nos falta es voluntad política. NOS falta voluntad política. El término ‘nosotros’ no se refiere solo a los demás, sino a cada uno de nosotros.”
En un compendio de siete capítulos detallados, Blom examina el concepto de "esperanza" y explora las razones por las cuales podemos e incluso debemos seguir manteniendo la esperanza en tiempos de crisis socioecológica. Sabemos demasiado bien que siempre ha habido profetas del apocalipsis. Esto no debería inquietarnos, pero la situación actual parece más grave que nunca. Vivimos en una época en la que un orden se derrumba, y un nuevo orden no surgirá de inmediato. Frente a este colapso, ¿no resulta cínico pedirnos a nosotros mismos o a los demás que mantengamos la compostura? ¿No es condescendiente e inútil hablar de esperanza?
¿Es posible que ya no haya nada que hacer y que el colapso sea inevitable?
La humanidad no puede seguir ignorando los múltiples problemas a los que se enfrenta. Estamos ante el cambio climático, la extinción de la biodiversidad, la propagación de la contaminación química y el aumento de las desigualdades. Estas amenazas nos han empujado, desde hace tiempo, hacia un futuro tan incierto como preocupante. Nunca antes los cambios habían sido tan radicales y veloces; no es casualidad que se denomine a este periodo como la Gran Aceleración.
Los mismos avances científicos y tecnológicos que sacaron a la humanidad de la pobreza y aumentaron su esperanza de vida también dispararon su huella ecológica. Combinados con un rápido crecimiento demográfico, el aumento aún más pronunciado del consumo ha provocado un crecimiento exponencial de la producción y del uso de bienes. La magnitud de las actividades humanas supera hoy la capacidad de la Tierra para absorber nuestros residuos y proporcionar los recursos necesarios.
La esperanza como acción
Blom define la esperanza como una actividad, una energía. Tener esperanza no significa quedarse tumbado en el sofá con los brazos cruzados esperando que las cosas mejoren por sí solas. Tener esperanza es creer que el futuro puede y debe ser diferente, que no está predeterminado, sino que puede cambiar y perfeccionarse.
El médico y estadístico sueco Hans Rosling utilizó el término “posibilismo” para describir este enfoque. Nos anima a basar nuestras opiniones únicamente en hechos, ya que cualquier esperanza se ve distorsionada por la lentitud de la realidad. Así, olvidamos con demasiada rapidez que, en realidad, se han logrado muchos éxitos.
El possibilismo se caracteriza por una actitud activa hacia la esperanza; sin embargo, poner en marcha los mecanismos de la esperanza no significa asumir que todo saldrá bien, sino esforzarse para convertir nuestras aspiraciones en realidad.
El modelo de los 3A:
Este modelo se presenta como una guía útil en la aplicación de un enfoque posibilista:
1. Autonomía: la capacidad de no depender de los demás.
2. Pertenencia: el sentimiento de conexión con los demás.
3. Aptitud: la capacidad de afrontar nuestras responsabilidades.
La autonomía y la pertenencia pueden parecer contradictorias. Sin embargo, en la francmasonería, nada es impuesto. Todo se basa en el libre albedrío, y este solo tiene sentido si la persona que elige es libre de juzgar por sí misma, si es interiormente libre. A partir de ello, los francmasones entienden la libertad como la liberación de todo lo que pueda interferir o influir en sus pensamientos y decisiones.
Esperanza colectiva y voluntad de transformación
Blom aborda también una segunda característica fundamental de la esperanza: la posibilidad de realizar grandes cosas, algo que nunca se logra en solitario. Según él, la esperanza en el corto plazo biográfico de cada uno siempre conlleva alguna decepción. Superar este horizonte significa concebir la esperanza como un deseo para el futuro de muchos otros. También implica comprender que la esperanza no tiene nada que ver con el optimismo pasivo.
La esperanza consiste en hacer algo significativo, incluso cuando no sabemos de antemano si esto conducirá al éxito.
No debemos olvidar que todo comienza cuando las personas dialogan y se detiene cuando la conversación se interrumpe. Esto ocurre en el trabajo, en la amistad y, por supuesto, en la fraternidad masónica. Esta fraternidad implica ser conscientes de nuestra pertenencia a una misma familia: la familia humana.
Cuando nos comunicamos, mostramos que el otro es importante; que lo que dice merece al menos ser considerado, respondido o refutado. Sin este intercambio, todo carecería de sentido.
La fraternidad masónica se construye en el diálogo, que permite a los masones reconocerse entre sí y compartir esa hermandad. No es solo un concepto interno para ser practicado en el confort del taller; está destinada a mostrarse, exportarse y comunicarse al mundo profano.
Propaguemos la esperanza más allá del horizonte biográfico individual y evitemos rendirnos o caer en la fatalidad.
Un futuro aún posible
Todavía es posible contener la crisis planetaria y limitar sus efectos perjudiciales sobre la humanidad.
Lo que necesitamos con urgencia es:
• una reducción inmediata y masiva de las emisiones de contaminantes químicos y gases de efecto invernadero,
• una protección efectiva e inmediata de la biodiversidad.
Un futuro esperanzador sigue siendo posible, siempre y cuando tomemos un giro drástico y nos mantengamos en el buen camino.
Adoptar el camino de la sobriedad feliz es hoy una necesidad: practicar la templanza en nuestro consumo individual y colectivo significa encontrar el "saber ser" por encima del "tener". Aprovechemos la oportunidad de hacer de la esperanza una realidad mediante un compromiso activo.
Equidad intergeneracional: nuestra responsabilidad histórica
Hay muchas razones para fomentar la esperanza activa, pero estoy convencido de que hay una que supera a todas las demás: la equidad intergeneracional. Somos la primera generación capaz de comprender la gravedad de la situación y la última que puede remediarla.
Es nuestro deber dar prioridad a la justicia intergeneracional. No quiero que mis hijos, sus hijos y sus nietos descubran más tarde que yo era consciente de lo que venía y que decidí mirar hacia otro lado.
Sin embargo, es evidente que los debates sobre sostenibilidad han prestado poca atención a lo que podría significar realmente la equidad intergeneracional. La lucha urgente por un futuro seguro y justo para todos requiere soluciones ambiciosas.
Debemos rediseñar nuestra economía de crecimiento, actuar de inmediato contra las agresiones a la salud planetaria y permitir que las futuras generaciones tengan voz en nuestras democracias.
Mirada a largo plazo: el cambio más necesario
Entre todos los cambios necesarios, hay al menos uno que podemos implementar de inmediato: debemos abandonar nuestra visión a corto plazo y adoptar una reflexión a largo plazo.
Solo bajo esta condición podremos aspirar a un futuro esperanzador.
Leo Goeyens
Can We Maintain Hope in the Face of the Global Crisis?
by Leo Goeyens
I was deeply fascinated by the latest publication of the German philosopher and writer Philipp Blom, and I thoroughly appreciated his work. He wrote: "There is always hope, but what we lack is political will. WE lack political will. The term ‘we’ does not only refer to others—it refers to each and every one of us.”
In a collection of seven in-depth chapters, Blom examines the concept of hope. He seeks the reasons why we can, and even must, continue to hope in times of socio-ecological crisis. We know all too well that there have always been prophets of doom. This should not alarm us, but the current situation seems more serious than ever.
We live in a time when one order is collapsing, and a new order will not emerge any time soon. In the face of this collapse, is it not cynical to ask ourselves or others to put on a brave face? Is it not condescending and pointless to talk about hope? Could it be that there is nothing left to do—that the collapse is inevitable?
Humanity can no longer ignore the many serious issues it faces. We must confront climate disruption, the extinction of biodiversity, the spread of chemical pollution, and the explosion of inequality. These threats have long driven us toward an unknown and worrying future. They have never been as radical and rapid as they are now. It is no coincidence that the current era is called the Great Acceleration.
The same astounding scientific and technological progress that has lifted humanity out of poverty and increased its life expectancy has also sent its ecological footprint skyrocketing. Combined with rapid population growth, the even more pronounced increase in consumption has led to an exponential rise in the production and use of all kinds of goods. The scale of human activities now surpasses our planet’s ability to absorb our waste and provide the necessary resources.
Hope as Action
Blom defines hope as an activity, an energy. To hope does not mean lying on the couch with arms crossed, waiting for things to improve on their own. Hope means believing that the future can and must be different—that it is not fixed but can, on the contrary, be changed and perfected.
The Swedish physician and statistician Hans Rosling used the term possibilism to describe this approach. He encourages us to base our opinions solely on facts, as any realized hope is distorted by the slow pace of reality. Thus, we too quickly forget that, in reality, many successes have already been achieved.
Possibilism is characterized by an active approach to hope; however, actively turning the dials of hope does not yet mean assuming that everything will turn out well. It means striving to make our hopes a reality.
The 3A Model
The 3A model provides a useful framework for adopting a possibilist approach:
1. Autonomy: The ability to be self-reliant and not dependent on others.
2. Belonging: The feeling of being connected to others.
3. Ability: The capacity to handle one’s responsibilities.
Autonomy and belonging may seem contradictory. However, in Freemasonry, nothing is imposed. On the contrary, everything is based on choice, which can only be meaningful if the person choosing has the freedom to judge and is internally free. Therefore, Freemasons understand liberty as the liberation from anything that could interfere with or weigh upon their thoughts and decisions.
Collective Hope and the Will to Transform
Blom also addresses a second important characteristic of hope: the ability to achieve great things that can never be accomplished alone. According to him, hope within the short biographical horizon of an individual will always bring some level of disappointment.
To transcend this short horizon is to see hope as a wish for the future of many others. It is also to understand that hope has nothing to do with passive optimism. Hope means doing something meaningful, even if we do not know in advance whether it will lead to success.
The Importance of Dialogue
It is important to remember that everything begins when people talk to each other, and everything ends when the conversation stops. This is true at work, in friendship, and in the Masonic fraternity, which is about the awareness of belonging to a single family—the family of humankind.
When we communicate, we show that the other person is important—that what they say at least deserves to be considered, responded to, or refuted. Without this, everything becomes meaningless.
The Masonic fraternity is built on dialogue, which allows Masons to recognize themselves in it and share it. It is not just an internal practice to be enjoyed in the comfort of the lodge; it is meant to be shown, shared, and communicated to the outside world.
Let us spread hope beyond our individual short-term horizons and avoid giving in to despair and fatalism.
A Future Still Within Reach
It will always be possible to contain the planetary crisis and limit its harmful effects on humanity. What we urgently need is:
• an immediate and massive reduction in chemical pollutants and greenhouse gas emissions,
• effective and immediate protection of biodiversity.
A hopeful future remains possible, as long as we make a sharp turn and stay on the right path.
Choosing the path of joyful sobriety is essential today: practicing temperance in our individual and collective consumption means rediscovering the importance of “being” over “having.” Let us seize the opportunity to make hope a reality through active commitment.
Intergenerational Equity: Our Historical Responsibility
There are many reasons to encourage active hope, but I am convinced that one surpasses all the others: intergenerational equity. We are the first generation capable of grasping the severity of the situation and the last capable of remedying it.
It is our duty to prioritize intergenerational justice. I do not want my children, their children, and their grandchildren to discover one day that I was aware of what lay ahead and chose to look away.
However, it is clear that discussions on sustainability have given little attention to what intergenerational equity could truly mean. The urgent fight for a safe and just future for all demands ambitious solutions.
We must redesign our growth-based economy, take immediate action against threats to planetary health, and ensure that the voices of future generations can be heard in our democracies.
A Long-Term Perspective: The Most Necessary Change
Among all the necessary changes, there is at least one that we can implement within ourselves: we must now abandon our short-term vision in favor of long-term thinking.
Only under this condition can we hope for a brighter future.
Leo Goeyens
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