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Odile Griver

Impressions de lecture : LA RELIGION WOKE par Jean François BRAUNSTEIN

Dernière mise à jour : il y a 3 jours



Impressions de lectures : "La religion woke"

par Jean-rançois Braunstein


« Les hommes sont enceints », « les femmes ont des pénis », « les trans femmes sont des femmes »,

« tous les Blancs sont racistes », « si vous affirmez que vous n’êtes pas raciste, c’est que vous l’êtes »,

« la biologie est viriliste », « les mathématiques sont racistes », « Churchill est raciste », « Schœlcher

est esclavagiste », « le genre est au choix » etc.


Voilà des affirmations – totalement absurdes- qui constituent le credo de la pensée woke. Ceux qui

n’acceptent pas ces théories sont dénoncés sur les réseaux sociaux et, souvent, chassés de leur poste, à

l’université ou ailleurs. Les médias et bon nombre de politiques embrassent ces théories

avec enthousiasme et ce qui n’était naguère qu’une curiosité américaine est devenu, à une vitesse

extraordinaire, le discours officiel de nos élites.


« Nous vivons une époque de grande déraison collective. Le comportement des gens est de plus en plus irrationnel, fébrile, grégaire et tout simplement désagréable […].» Douglas Murray


Est-ce le résultat de la French Theory ?

- les philosophes français (Foucault, Derrida etc) sont de purs théoriciens, qui développent des

analyses extrêmement raffinées, mais ne se préoccupent guère d’agir dans le monde et n’accordent que peu de place à l’action politique, loin de la pensée woke, éminemment politique et même militante.

- les philosophes de la French Theory sont des penseurs qui s’efforcent de troubler, voire d’effacer, les notions d’identité et de sujet et ne sont pas les fers de lance de la pensée identitaire, bien au contraire

- enfin la pensée des philosophes est toujours ironique et interrogative et s’accorde mal avec

la bonne conscience satisfaite des woke qui se caractérise par l’esprit de de sérieux et l’absence de remise en cause de soi-même .


Comment expliquer alors l’engouement de certains universitaires pour ces théories folles ?


La meilleure explication de leur comportement semble résumée dans la célèbre formule attribuée à

Tertullien, Père de l’Église du IIIe siècle : credo quia absurdum, « je crois parce que c’est absurde ».

En ce sens , la théorie du genre n’est pas une catégorie de la pensée woke parmi d’autres, elle en est le

cœur, la première découverte, qui ouvre la voie à tous les assauts contre la science, contre la vérité et

contre la réalité elle-même. L Elle en est la partie la plus originale mais aussi, en quelque

sorte, le « produit d’appel », par son absurdité décomplexée, et aussi par son mystère quasi théologique.


Grâce à l’invention du transgenre, la théorie du genre annonce une promesse inouïe, celle de pouvoir

changer de sexe ou de genre à volonté. Avec cette utopie de la « fluidité de genre », l’idéal

d’émancipation universelle serait porté à son terme : il serait possible de se libérer radicalement de ce

dont nous sommes le plus esclaves, notre corps.


Les autres composantes de l’idéologie woke, les théories de la race et de l’intersectionnalité, avec en

France ses variantes indigénistes ou décoloniales, ne sont qu’accessoires par rapport à la théorie du genre qui est le vrai mystère, en un sens religieux, de cette nouvelle religion. : « Si je dis que je suis homme ou une femme, je le suis. » L’essentiel des comportements humains ne tient pas à l’instinct mais à l’acquis.


On voit bien que ce postulat signale non pas simplement une nouvelle idéologie mais bien une nouvelle croyance, une nouvelle religion. Il doit être possible, selon les militants wokes, de changer de genre à volonté. La théorie du genre ressemble alors beaucoup à la gnose, cette hérésie chrétienne du IIe siècle qui considérait que le corps, comme le monde matériel, c’est le mal, dont il

faut nous libérer.


Le caractère très intolérant de la religion woke et son refus de s’adresser à ceux qui ne partagent pas son point de vue, son absence de transcendance, font qu’elle ressemble à une secte à dimension politique et sociale. D’ailleurs le terme woke évoque la grande tradition des « Réveils religieux » protestants (awakenings), qui ont agité les colonies américaines, puis les États-Unis, aux XVIIIe et XIXe siècles ; Dieu est en colère et il s’agit de réveiller ceux qui ne se sont pas encore convertis (extrait d’un prêche du prédicateur anglais Jonathan Edwards 1740)


L’idée de replacer le mouvement woke dans la lignée du protestantisme américain a d’abord été

formulée par l’historien du protestantisme Joseph Bottum. Bottum note que les protestants déclarés, qui formaient 50 % de la population en 1965, sont moins de 10 % aujourd’hui, et cet effondrement a conduit à reporter la religion protestante sur la sphère sociale. Les militants woke se considèrent comme « élus »., terme à rapprocher de l’ « élite ». Selon Bottum, « les enfants modèles post-protestants ne se sont pas compris comme la classe d’élite de l’Amérique mais comme la classe des élus de la nation. Eux, les élus, sont persuadés d’être bientôt délivrés définitivement du mal.


Or la plupart des militants viennent d’université prestigieuses de l’Ivy League. Ces élites ultra- privilégiées ont la prétention de savoir ce qui est bon pour le monde entier, avec une incroyable condescendance. Ce caractère très élitaire du mouvement woke a bien été décrit par Rob Henderson, un jeune doctorant issu d’un milieu très défavorisé, ayant vécu enfant dans des familles d’accueil en Californie.


Il est à l’origine d’un concept lumineux, celui de « croyances de luxe ». « Dans le passé, les Américains de la classe supérieure affichaient leur statut social avec des produits de luxe. Dans la mesure où les produits de luxe deviennent plus abordables, il faut que les élites trouvent un autre moyen d’afficher leur statut social et ils le font avec leurs “croyances de luxe” […]. Ce sont des idées et des opinons qui confèrent un statut aux riches à très peu de frais, tout en faisant des ravages sur la classe inférieure » En soutenant des thèses paradoxales, les classes supérieures arrivent à se distinguer des classes inférieures. Henderson prend l’exemple d’une de ses camarades qui lui expliquait que « le mariage monogame, c’est dépassé ».


Sauf qu’elle est elle-même issue d’une famille traditionnelle et qu’elle envisage également de fonder une famille monogame.


Mais cette idée que « le mariage monogame, c’est dépassé », lorsqu’elle s’est répandue dans les classes populaires, a conduit à l’explosion du nombre des naissances hors mariage et à la multiplication des familles monoparentales chez les Noirs pauvres, avec les conséquences dramatiques que l’on sait, en termes de déscolarisation et de criminalité.


Il en va de même avec l’accueil sans limite des migrants, au nom de l’humanité (les élites qui prônent ce genre d’options ne vivent pas dans les quartiers où seront entassées ces populations) ou même des

diplômes en « études de genre », en « études postcoloniales » ou en « études sur la race » qui ne

confèrent pas un emploi solide aux classes qui ne fréquentent pas les nouveaux milieux intellectuels.

L’université n’est désormais plus un lieu d’élaboration et de transmission des connaissances mais bien

plutôt une officine de « blanchiment des idées » (idea laundering). On y blanchit les idées comme ailleurs on « blanchit » de l’argent sale . Mais ce qui compte c’est juste d’avoir été admis, et seuls les réseaux permettent d’occuper les bons postes.



Quels sont les éléments constitutifs de la religion woke :


Il y a les textes sacrés qui n’ont fait l’objet, comme cela devrait être le cas, d’aucune évaluation par les

pairs avant d’être publiés. Pour la race et le décolonial ce sera aux USA, Ta Nehisi Coates, de DiAngelo et en France d’Éric Fassin, de Pap Ndiaye, d’Elsa Dorlin ou de Houria Bouteldja .Pour lr genre, Judith Butler ou de Julia Serano, en France de Paul B. Preciado, de Manon Garcia ou de Sandra Laugier.


Pour l’intersectionnalité on se référera aux États-Unis à Kimberlé Crenshaw, en France à Éric Fassin, à Éléonore Lépinard ou à Sarah Mazouz.


Pour montrer que tout le système était faussé trois universitaires anglais et américains, Helen Pluckrose, James Lindsay et Peter Boghossian, ont eu l’idée en 2018 d’un canular qui démontrerait avec humour la corruption de la recherche par ces idéologies identitaires devenues folles, qu’ils qualifient de grievance studies, d’études de la plainte, des griefs. Ils ont donc envoyé à des revues scientifiques spécialisées dans les gender, queer et autres fat studies, une série d’une vingtaine d’articles, délirants et éthiquement choquants, pour voir s’ils seraient publiés. La plus célèbre et ridicule de ces études portait sur « la culture du viol chez les chiens dans les parcs canins à San Francisco » Cet article fut distingué par la revue de « géographie féministe » qui l’avait publié. Un autre article proposait que les étudiants mâles blancs n’aient pas le droit de prendre la parole en classe, ou même qu’ils soient assis au fond de la classe enchaînés, pour prendre conscience de la nécessité de payer des réparations aux descendants d’esclaves.


Un troisième proposait une réécriture féministe de Mein Kampf dans laquelle les mots « Juifs » ou «

judaïsme » étaient remplacés par « Blancs » ou « blanchité ». Ces études n’ont pas toutes été publiées

mais la plupart ont été acceptées.


Les rites


On assiste ainsi à des séances collectives de confessions et de demandes d’excuses pour le racisme de la nation américaine, mais aussi en France pour le « racisme d’État » de la nation française. Durant ces

cérémonies on s’agenouille pour s’excuser de ses péchés à l’égard des « racisés ». Ce qui est le plus

caractéristique de cette religion woke, c’est qu’elle est « sans pardon ». Le « privilège blanc » semble alors être l’équivalent d’une sorte de péché originel. ». La « masculinité toxique », qui affecte tout homme en tant qu’il est du sexe masculin, doit elle aussi être condamnée mais ceci n’est pas rédhibitoire puisqu’il est possible de changer de sexe à loisir.


Mais alors, pourquoi ne pas envisager de changer de race comme on change de sexe, soit par une simple déclaration, soit par des opérations esthétiques? C’est là que l’on voit une très grande différence avec le privilège blanc. Alors qu’il est désormais courant de se considérer comme une conscience de tel ou tel genre enfermée dans un corps du sexe opposé, il est absolument prohibé de dire qu’on se sent comme un Noir enfermé dans un corps de Blanc.


En fait la religion woke ne se préoccupe pas du pardon, elle est bien plus obsédée par la détection du

péché et par la séparation entre les « purs » et les « impurs ». L’excommunication et les dénonciations

d’hérésies sans cesse renaissantes sont au cœur de la religion woke. Une fois les impurs découverts, il faut les « nommer » et leur faire « honte », notamment sur les réseaux sociaux, le fameux name and shame.


L’essentiel est de n’engager en aucun cas le dialogue avec le réprouvé : c’est ce que vise la cancel culture, l’annulation de l’existence même d’ennemis qui sont pour les wokes la personnification du mal. La religion des élus est aussi une religion des purs, qui vise à une sorte de catharsis de la société, où on fera honte aux privilégiés, responsables de tout le mal social. « En Amérique, en ce moment même, il est possible de rencontrer des personnes qui ont tout perdu – emploi, argent, amis, collègues – après n’avoir violé aucune loi, et parfois aucune règle du lieu de travail non plus. Les puritains wokes ont aujourd’hui rétabli la lettre écarlate, pour la plus grande honte de l’Amérique.


Dans la même perspective de purification du mal, il convient de réécrire l’histoire de manière à en faire disparaître tous les aspects « problématiques ». Les wokes ont retrouvé assez naturellement les

comportements qu’ont eus bon nombre de sectes dans l’histoire, à commencer par l’iconoclasme et la

mise à bas de statues.


Mais cette nouvelle religion a ceci de triste qu’À la différence des doctrines millénaristes médiévales ou des utopies socialistes du XIXe siècle, qui avaient pour objectif de construire une cité idéale sur

terre, les wokes ne promettent nul avenir radieux. Aucun autre monde n’est possible que le monde

dans lequel nous vivons. La seule vision de l’avenir humain est celle de l’écoféminisme, qui s’est

agrégé au sein de la nébuleuse woke, grâce à l’instrument intersectionnel, en prenant argument du fait

que la nature comme les femmes sont exploitées par le même patriarcat. En fait d’avenir il s’agit surtout de craindre une apocalypse climatique prochaine.



Par ailleurs une pratique s’est généralisée, consistant à prévenir quand un contenu (de cours, de roman, de film) peut traumatiser. Ces « déclencheurs d’avertissement », les trigger warnings, d’abord mis en place sur des sites Internet féministes, sont utilisés lorsqu’un cours va traiter d’un sujet violent et potentiellement déstabilisateur. Or si on prend l’exemple du fonctionnement du système immunitaire, il est avéré que l’hygiénisme exacerbé dans les pays les plus développés l’utilisation généralisée d’antibiotiques, l’absence de jeux en plein air font que les enfants ne sont plus exposés aux allergènes et aux microbes comme avant. Leur système immunitaire réagit alors de manière excessive à des substances qui ne sont pas menaçantes.


De la même manière, en surprotégeant les enfants de tous les risques psychologiques et sociaux

possibles, nous les avons amenés à réagir avec une peur exagérée à des situations qui en fait ne

présentent aucun risque insurmontable. La tendance à l’apitoiement est l’objet d’une véritable industrie dans notre société avec l’invention d’une nouvelle notion, encore une fois née dans nos universités, celle du care, du soin et de la bienveillance, qui se présente de plus en plus comme une nouvelle vision du monde et qui s’allie parfaitement avec l’idéologie victimaire des wokes. Toutes les victimes, que les wokes aspirent à défendre, sont évidemment présentées comme étant en demande de soin.


Yves Michaud, dans son livre « Contre la Bienveillance, » montre bien que « l’obsession de la bienveillance et du soin conduit à accepter toutes les différences, pour peu qu’elles invoquent les excuses de la vulnérabilité, de la souffrance, et de la minorité. Elle favorise donc les revendications du

communautarisme qui s’avancent masquées sous des dehors de plainte. Il faut rappeler que ce

qui constitue une communauté de citoyens, le pacte social, ne repose pas sur des sentiments, ou des

ressentiments mais sur l’adhésion à une constitution, à des lois, à une organisation sociale. Il est

émancipateur de sortir du care, de notre enfance, pour , en adulte libre et raisonnable, discuter des

conditions d’intégration de nos voix dans la République.



Conclusion


Malgré l’importance qu’on lui accorde chez nous, il ne faut pas oublier que la vague woke ne

submerge pour l’instant que le monde occidental. Le reste de la planète se contente d’observer avec

étonnement. Beaucoup y voient un signe de l’épuisement de notre civilisation et s’étonnent que les

héritiers d’une culture aussi riche que la nôtre s’acharnent à la détruire.


Odile Grisver



LA RELIGIÓN WOKE

Auteur : Jean-François BRAUNSTEIN

Editeur : Grasset - 2022



 


Impressions de lectures :

La religion woke en Jean-François BRAUNSTEIN


«Los hombres están embarazados», «las mujeres tienen pene», «las mujeres trans son mujeres», «todos los blancos son racistas», «si afirmas que no eres racista, eso significa que lo eres», «la biología es machista», «las matemáticas son racistas», «Churchill es racista», «Schœlcher es esclavista», «el género es una elección», etc.


Estas son afirmaciones —completamente absurdas— que constituyen el credo del pensamiento woke.

Aquellos que no aceptan estas teorías son denunciados en las redes sociales y, a menudo, expulsados de sus puestos, ya sea en la universidad o en otros lugares. Los medios de comunicación y muchos políticos abrazan estas teorías con entusiasmo, y lo que antes era solo una curiosidad americana se ha convertido, a una velocidad asombrosa, en el discurso oficial de nuestras élites.


«Estamos viviendo una era de gran irracionalidad colectiva. El comportamiento de las personas es cada vez más irracional, febril, gregario y, simplemente, desagradable...» Douglas Murray


¿Es esto el resultado de la French Theory?

  • Los filósofos franceses (Foucault, Derrida, etc.) son teóricos puros, que desarrollan análisis

    extremadamente sofisticados, pero no se preocupan mucho por actuar en el mundo y apenas

    conceden espacio a la acción política, lo cual está muy alejado del pensamiento woke, que es

    eminentemente político e incluso militante.

  • Los filósofos de la French Theory son pensadores que buscan perturbar, e incluso borrar, las

    nociones de identidad y sujeto, y no son los abanderados del pensamiento identitario, sino todo

    lo contrario.

  • Por último, el pensamiento de estos filósofos siempre es irónico e inquisitivo, y no se acomoda

    bien a la satisfacción de la conciencia woke, que se caracteriza por la seriedad y la falta de

    autocrítica.


Entonces, ¿cómo explicar el entusiasmo de ciertos académicos por estas teorías disparatadas?

La mejor explicación de su comportamiento parece resumirse en la célebre frase atribuida a Tertuliano, Padre de la Iglesia del siglo III: credo quia absurdum, «creo porque es absurdo». En este sentido, la teoría de género no es solo una categoría más del pensamiento woke; es su núcleo, su primer descubrimiento, que abre la puerta a todos los ataques contra la ciencia, la verdad y la realidad misma. Es la parte más original, pero también, de alguna manera, el «producto de atracción», por su descarada absurdidad y su misterio casi teológico. Gracias a la invención del transgénero, la teoría de género promete algo inaudito: la capacidad de cambiar de sexo o género a voluntad. Con esta utopía de la «fluidez de género», el ideal de emancipación universal llegaría a su clímax: sería posible liberarse radicalmente de aquello a lo que estamos más atados, nuestro cuerpo.



Las otras componentes de la ideología woke


Las teorías sobre la raza y la interseccionalidad, con sus variantes indigenistas o decoloniales en Francia, no son más que accesorios en comparación con la teoría de género, que es el verdadero misterio, en un sentido religioso, de esta nueva religión: «Si digo que soy hombre o mujer, lo soy».


La mayor parte de los comportamientos humanos no se deben al instinto, sino a la adquisición.

Está claro que este postulado no solo representa una nueva ideología, sino una nueva creencia, una nueva religión. Según los militantes woke, debe ser posible cambiar de género a voluntad. La teoría de género se parece mucho a la gnosis, esa herejía cristiana del siglo II que consideraba que el cuerpo, al igual que el mundo material, era el mal del que debemos liberarnos.



El carácter extremadamente intolerante de la religión woke


Su negativa a dirigirse a quienes no comparten su punto de vista, su falta de trascendencia, la hacen

parecer una secta con una dimensión política y social. De hecho, el término woke evoca la gran tradición de los «Despertares religiosos» protestantes (awakenings), que agitaron las colonias americanas, y luego Estados Unidos, en los siglos XVIII y XIX; Dios está enojado y se trata de despertar a aquellos que aún no se han convertido (extracto de un sermón del predicador inglés Jonathan Edwards en 1740).


La idea de situar el movimiento woke en la línea del protestantismo americano fue formulada primero por el historiador del protestantismo Joseph Bottum. Bottum señala que los protestantes declarados, que constituían el 50 % de la población en 1965, representan hoy menos del 10 %, y este colapso ha llevado a trasladar la religión protestante a la esfera social. Los militantes woke se consideran «elegidos», un término que se asemeja a «élite». Según Bottum, «los niños modelos post-protestantes no se percibían como la clase de élite de América, sino como la clase de los elegidos de la nación. Ellos, los elegidos, están convencidos de ser pronto liberados del mal de forma definitiva».

Origen elitista del movimiento woke


La mayoría de los militantes provienen de universidades prestigiosas de la Ivy League. Estas élites

ultraprivilegiadas tienen la pretensión de saber lo que es bueno para el mundo entero, con una increíble condescendencia. Este carácter extremadamente elitista del movimiento woke ha sido bien descrito por Rob Henderson, un joven doctorando que proviene de un entorno muy desfavorecido, habiendo vivido de niño en familias de acogida en California.


Henderson es el creador de un concepto iluminador: «creencias de lujo». «En el pasado, los

estadounidenses de clase alta mostraban su estatus social con productos de lujo. A medida que los

productos de lujo se vuelven más accesibles, las élites deben encontrar otra manera de mostrar su

estatus social, y lo hacen con sus ‘creencias de lujo’ […] Son ideas y opiniones que confieren estatus a

los ricos a bajo costo, mientras causan estragos en las clases inferiores». Al apoyar tesis paradójicas, las clases altas logran distinguirse de las clases bajas. Henderson pone como ejemplo a una de sus

compañeras que le explicó que «el matrimonio monógamo está obsoleto». Sin embargo, ella proviene de una familia tradicional y planea formar también una familia monógama.

Pero esta idea de que «el matrimonio monógamo está obsoleto», cuando se extendió a las clases

populares, condujo a un aumento en el número de nacimientos fuera del matrimonio y a la multiplicación de familias monoparentales entre los negros pobres, con las consecuencias dramáticas que todos conocemos en términos de desescolarización y criminalidad.


Lo mismo ocurre con el acogimiento ilimitado de migrantes en nombre de la humanidad (las élites que

promueven estas opciones no viven en los barrios donde se hacinan estas poblaciones) o incluso con los diplomas en «estudios de género», «estudios postcoloniales» o «estudios raciales», que no

proporcionan empleos sólidos a las clases que no frecuentan los nuevos círculos intelectuales.



La «universidad woke»


La universidad ya no es un lugar de elaboración y transmisión del conocimiento, sino una oficina de

«blanqueo de ideas» (idea laundering). Se blanquean ideas como en otros lugares se blanquea dinero

sucio. Pero lo que importa es haber sido admitido, y solo los contactos permiten ocupar los buenos

puestos.


Elementos constitutivos de la religión woke


Existen textos sagrados que, como debería ser el caso, no han sido sometidos a ninguna evaluación por pares antes de ser publicados. Para las teorías de la raza y lo decolonial, en Estados Unidos tenemos a TaNehisi Coates, DiAngelo, y en Francia, a Éric Fassin, Pap Ndiaye, Elsa Dorlin o Houria Bouteldja. Para el género, están Judith Butler o Julia Serano, y en Francia, Paul B. Preciado, Manon Garcia o Sandra Laugier.


En cuanto a la interseccionalidad, en Estados Unidos se recurre a Kimberlé Crenshaw, y en Francia a Éric Fassin, Éléonore Lépinard o Sarah Mazouz.


Para demostrar que todo el sistema estaba corrompido, tres académicos británicos y estadounidenses,

Helen Pluckrose, James Lindsay y Peter Boghossian, tuvieron la idea en 2018 de un engaño que, con

humor, demostraría la corrupción de la investigación por estas ideologías identitarias, que ellos llamaron grievance studies, o estudios del agravio. Enviaron a revistas científicas especializadas en gender studies, queer studies y fat studies una serie de unos veinte artículos delirantes y éticamente chocantes para ver si serían publicados.


El más célebre y ridículo de estos estudios trataba sobre «la cultura de la violación entre los perros en los parques caninos de San Francisco». Este artículo fue destacado por la revista de «geografía feminista» que lo había publicado. Otro artículo proponía que a los estudiantes varones blancos se les prohibiera hablar en clase, o incluso que se sentaran encadenados en la parte trasera de la clase para que tomaran conciencia de la necesidad de pagar reparaciones a los descendientes de esclavos. Un tercer artículo proponía una reescritura feminista de Mein Kampf, en la que las palabras «judíos» o «judaísmo» eran reemplazadas por «blancos» o «blancura». No todos estos estudios fueron publicados, pero la mayoría fueron aceptados.


Los ritos


De este modo, asistimos a sesiones colectivas de confesiones y disculpas por el racismo de la nación

estadounidense, y también en Francia por el «racismo de Estado» de la nación francesa. Durante estas

ceremonias, se arrodillan para disculparse por sus pecados hacia los «racializados». Lo más característico de esta religión woke es que es «sin perdón». El «privilegio blanco» parece entonces ser equivalente a una especie de pecado original. La «masculinidad tóxica», que afecta a todo hombre simplemente por ser varón, también debe ser condenada, pero esto no es definitivo, ya que es posible cambiar de sexo a voluntad.


¿Por qué no cambiar de raza como se cambia de sexo?


Si es posible cambiar de sexo a voluntad, ya sea mediante una simple declaración o intervenciones

estéticas, ¿por qué no considerar cambiar de raza de la misma manera? Aquí es donde se ve una gran

diferencia con el privilegio blanco. Aunque ahora es común identificarse como una conciencia de un

determinado género atrapada en un cuerpo del sexo opuesto, está absolutamente prohibido decir que

uno se siente como una persona negra atrapada en un cuerpo blanco.


En realidad, la religión woke no se preocupa por el perdón; está mucho más obsesionada con la detección del pecado y la separación entre los «puros» y los «impuros». La excomunión y las denuncias de herejías siempre renacientes están en el corazón de la religión woke. Una vez que se descubren los impuros, hay que «nombrarlos» y hacerles «sentir vergüenza», especialmente en las redes sociales, en el conocido ritual del name and shame. Lo esencial es no entablar ningún tipo de diálogo con el condenado: eso es lo que busca la cancel culture, la anulación de la misma existencia de los enemigos, quienes para los woke son la personificación del mal. La religión de los elegidos es también una religión de los puros, que busca una especie de catarsis social, donde se avergüence a los privilegiados, a quienes se considera responsables de todo el mal social. «En Estados Unidos, en este momento, es posible encontrar personas que lo han perdido todo —trabajo, dinero, amigos, colegas— sin haber violado ninguna ley, y a veces sin haber quebrantado ninguna regla del lugar de trabajo. Los puritanos woke han reinstaurado hoy la letra escarlata, para vergüenza de América».




Reescribir la historia


En esta misma perspectiva de purificación del mal, se procede a reescribir la historia para eliminar todos sus aspectos «problemáticos». Los woke han recuperado, de manera bastante natural, comportamientos que muchas sectas han tenido a lo largo de la historia, comenzando por el iconoclasmo y el derribo de estatuas.


Sin embargo, esta nueva religión tiene algo de triste: a diferencia de las doctrinas milenaristas medievales o de las utopías socialistas del siglo XIX, que aspiraban a construir una ciudad ideal en la Tierra, los woke no prometen ningún futuro radiante. No es posible otro mundo que el que habitamos actualmente. La única visión de futuro humano que ofrecen es la del ecofeminismo, que se ha integrado en la nebulosa woke gracias a la herramienta interseccional, argumentando que tanto la naturaleza como las mujeres son explotadas por el mismo patriarcado. En cuanto a la visión del futuro, se trata principalmente de temer un próximo apocalipsis climático.


Los trigger warnings: la sobreprotección de las emociones


Además, se ha generalizado una práctica que consiste en advertir cuando un contenido (ya sea un curso, una novela o una película) puede resultar traumático. Estos trigger warnings (avisos de contenido sensible), implementados por primera vez en sitios de Internet feministas, se utilizan cuando un curso aborda un tema violento o potencialmente perturbador. Si tomamos como ejemplo el funcionamiento del sistema inmunológico, está demostrado que un exceso de higiene en los países más desarrollados, junto con el uso generalizado de antibióticos y la falta de juegos al aire libre, ha provocado que los niños ya no estén expuestos a alérgenos y microbios como antes. Como resultado, su sistema inmunitario reacciona de forma excesiva a sustancias que no son realmente amenazantes.


De manera similar, al sobreproteger a los niños de todos los posibles riesgos psicológicos y sociales, los hemos llevado a reaccionar con un miedo exagerado ante situaciones que en realidad no presentan

ningún riesgo insuperable. La tendencia al victimismo ha generado una auténtica industria en nuestra

sociedad con la invención de un nuevo concepto, también originado en nuestras universidades: el care, o cuidado y benevolencia, que se presenta cada vez más como una nueva visión del mundo y se alinea perfectamente con la ideología victimista de los woke. Todas las víctimas que los woke aspiran a defender son, evidentemente, presentadas como personas necesitadas de cuidados.


Crítica de la benevolencia: la obsesión con el cuidado


Yves Michaud, en su libro Contre la Bienveillance (Contra la Benevolencia), muestra claramente que «la obsesión por la benevolencia y el cuidado lleva a aceptar todas las diferencias, siempre que invoquen la excusa de la vulnerabilidad, el sufrimiento o la minoría». Esta postura favorece, por tanto, las reivindicaciones del comunitarismo que se presentan bajo el disfraz del victimismo. Cabe recordar que lo que constituye una comunidad de ciudadanos, el pacto social, no se basa en sentimientos o resentimientos, sino en la adhesión a una constitución, a leyes y a una organización social. Es emancipador salir del care, de nuestra infancia, para, como adultos libres y razonables, discutir las condiciones de integración de nuestras voces en la República.



Conclusión


A pesar de la importancia que se le otorga en nuestra sociedad, no debemos olvidar que la ola woke por el momento solo inunda el mundo occidental. El resto del planeta se contenta con observarla con

asombro. Muchos lo ven como una señal del agotamiento de nuestra civilización y se sorprenden de que los herederos de una cultura tan rica como la nuestra se empeñen en destruirla.


Odile Grisver



 

Impressions of reading: "Woke's Religion"

by Jean François BRAUNSTEIN


Impressions of reading: "Woke's Religion" woke  by Jean François BRAUNSTEIN

« Men are pregnant », «women have penises », «trans women are women » , «all white people are racist », "You claim you're not racist, it means you are," "Biology is sexist", "Mathematics is racist," "hurchill is racist", "Schœlcher is a slaveholder" ;" Gender is a choice"; etc.

 

These statements —completely absurd— form the creed of woke ideology. Those who do not accept these theories are denounced on social media and often removed from their positions, whether at universities or elsewhere. The media and many politicians enthusiastically embrace these theories, and what was once merely an American curiosity has, at an extraordinary speed, become the official discourse of our elites.

"We are living in an age of great collective irrationality. People's behavior is becoming increasingly irrational, feverish, herd-like, and simply unpleasant..." —Douglas Murray

 

Is this the result of French Theory?

 

  • · French philosophers (Foucault, Derrida, etc.) are pure theorists, developing extremely refined analyses but showing little interest in acting in the world and giving scant attention to political action, far removed from woke thinking, which is eminently political and even militant.

  • French Theory philosophers are thinkers who strive to disrupt or even erase notions of identity and subject, and are not the spearheads of identity politics, quite the contrary.

  • Finally, the thought of these philosophers is always ironic and questioning, which is at odds with the self-satisfied moralism of the woke, characterized by seriousness and a lack of self-

questioning.

 

How, then, can we explain the enthusiasm of some academics for these crazy theories?

 

The best explanation for their behavior seems to be summed up in the famous phrase attributed to Tertullian, a Father of the Church in the third century: credo quia absurdum, "I believe because it is absurd.’«In this sense, gender theory is not just another category within woke thought; it is its core, the first discovery that opens the way to all assaults on science, truth, and reality itself. It is the most original part, but also, in a way, the bait, because of its shameless absurdity and its quasi-theological mystery.

 

Thanks to the invention of the transgender concept, gender theory makes an incredible promise: theability to change sex or gender at will. With this utopia of "gender fluidity,’«the ideal of universal emancipation would reach its ultimate form: it would be possible to radically free ourselves from that which enslaves us the most, our bodies.

 

The other components of woke ideology —race theory and intersectionality, along with their French variants such as indigenist or decolonial thinking— are mere accessories compared to gender theory, which is the real mystery, in a religious sense, of this new religion: "If I say I am a man or a woman, then I am.’«Human behavior is primarily shaped not by instinct but by what we learn.

This assumption clearly shows that we are not dealing with a simple new ideology, but rather a new belief, a new religion. According to woke activists, it must be possible to change gender at will. Gender theory bears a strong resemblance to Gnosticism, the Christian heresy of the second century, which held that the body, like the material world, is evil and something from which we must be liberated.

 

The Woke Religion's Intolerance

 

The deeply intolerant nature of the woke religion, and its refusal to engage with those who do not share its viewpoint, along with its lack of transcendence, make it resemble a political and social sect. Moreover, the term "woke’«evokes the great tradition of Protestant religious "awakenings’«(awakenings), which shook the American colonies and then the United States in the 18th and 19th centuries. God is angry, and the goal is to awaken those who have not yet been converted (excerpt from a sermon by English preacher Jonathan Edwards, 1740).

 

The idea of placing the woke movement within the lineage of American Protestantism was first proposed by Protestant historian Joseph Bottum. Bottum notes that declared Protestants, who made up 50% of the population in 1965, now account for less than 10%, and this collapse has led to Protestant religion being transferred to the social sphere. Woke activists see themselves as the chosen ones ; a term closely related to elite ; According to Bottum, the post-Protestant model children did not see themselves as America's elite class but as the chosen class of the nation. They, the chosen, are convinced that they will soon be permanently delivered from evil.

 

Yet, most of these activists come from prestigious Ivy League universities. These ultra-privileged elites claim to know what is good for the entire world, with incredible condescension. The very elitist nature of the woke movement has been well described by Rob Henderson, a young Ph.D. student from a very disadvantaged background who grew up in foster care in California.

 

Henderson is credited with coining the brilliant concept of "luxury beliefs.’«"In the past, upper-class Americans displayed their social status with luxury goods. As luxury goods became more accessible, elites needed a new way to display their social status, and they did so with their 'luxury beliefs'... These are ideas and opinions that confer status to the rich at little cost while wreaking havoc on the lower class.’«By supporting paradoxical theses, the upper classes manage to distinguish themselves from the lower classes. Henderson gives the example of a fellow student who explained to him that "monogamous marriage is outdated.’«Yet, she herself came from a traditional family and also planned to start a monogamous family.

 

But this idea that monogamous marriage is outdated, when it spread among the lower classes, led to the explosion of out-of-wedlock births and the multiplication of single-parent families among poor Black communities, with the well-known dramatic consequences in terms of dropout rates and crime.

The same applies to the unlimited acceptance of migrants in the name of humanity (the elites who advocate such policies do not live in the neighborhoods where these populations are crammed) or even degrees in gender studies, postcolonial studies or race studies which do not provide solid employment for those outside the new intellectual circles.

 

Universities are no longer places of knowledge creation and transmission, but rather agencies of idea laundering. Ideas are laundered here just as dirty money is laundered elsewhere. But what matters is just getting admitted, and only networks allow access to the right jobs.

 

The Core Elements of Woke Religion

 

There are sacred texts that have not undergone the peer review they should have before being published.

 

In the U.S., for race and decolonial studies, you have Ta-Nehisi Coates, Robin DiAngelo, and in France, Éric Fassin, Pap Ndiaye, Elsa Dorlin, or Houria Bouteldja. For gender studies, there are Judith Butler or Julia Serano, and in France, Paul B. Preciado, Manon Garcia, or Sandra Laugier. For intersectionality, reference is made to Kimberlé Crenshaw in the U.S., and in France, Éric Fassin, Éléonore Lépinard, or Sarah Mazouz.

 

To demonstrate that the system was flawed, three British and American academics, Helen Pluckrose, James Lindsay, and Peter Boghossian, came up with the idea in 2018 of a hoax to humorously expose the corruption of research by these increasingly insane identity ideologies, which they dubbed grievance studies.’«They submitted a series of about twenty absurd and ethically shocking articles to journals specializing in gender, queer, and fat studies to see if they would be published. The most famous and ridiculous of these studies dealt with "rape culture among dogs in San Francisco's dog parks.’«This article was honored by the feminist geography journal that published it. Another article proposed that white male students should not be allowed to speak in class, or even be chained to the back of the classroom, to become aware of the need to pay reparations to the descendants of slaves. A third suggested a feminist rewriting of Mein Kampf, in which the words Jews or Judaism were replaced by Whites or whiteness Not all these studies were published, but most were accepted.

 

The Rituals

 

We are now witnessing collective sessions of confessions and apologies for American racism, and in France for the state racism of the French nation. During these ceremonies, people kneel to apologize for their sins against the racialized. «What is most characteristic of this woke religion is that it is "without forgiveness.’«White privilege seems to be equivalent to some kind of original sin. Toxic masculinity, which affects every man simply because he is male, must also be condemned. However, this is not insurmountable, since it is possible to change one’s  sex at will.

 

But then, why not consider changing one’s race as easily as changing one’s sex, either by simple declaration or by aesthetic surgery? This is where we see a significant difference with white privilege.

 

While it is now common to consider oneself as a consciousness of a particular gender trapped in the body of the opposite sex, it is absolutely forbidden to say that one feels like a Black person trapped in a White body.

 

In fact, the woke religion is not concerned with forgiveness; it is much more obsessed with detecting sin and separating the "pure’«from the "impure.’«Excommunication and the constant denunciation of heresies are at the heart of woke religion. Once the impure are discovered, they must be "named’«and "shamed,’«especially on social media — the famous name and shame. The key is to avoid any dialogue with the condemned: this is the goal of cancel culture, which seeks to erase the very existence of enemies, who for the woke are the personification of evil. The religion of the chosen is also a religion of purity, aiming at a sort of societal catharsis, where the privileged are shamed, held responsible for all social evils. “In America, right now, it is possible to meet people who have lost everything—jobs, money, friends, colleagues—after violating no law, and sometimes not even any workplace rule. The woke puritans have today reinstated the scarlet letter, to America’s great shame.

 

In this same purifying perspective, history must be rewritten to erase all its "problematic’«aspects. The woke have naturally rediscovered behaviors that many sects throughout history have practiced, beginning with iconoclasm and the tearing down of statues.

 

But this new religion has a sad aspect: Unlike medieval millenarian doctrines or 19th-century socialist utopias, which aimed to build an ideal city on earth, the woke promise no bright future. No other world is possible besides the one we live in. The only vision of the human future is that of ecofeminism, which has joined the woke movement through intersectionality, arguing that both nature and women are exploited by the same patriarchy. When it comes to the future, it is mostly about fearing an impending climate apocalypse.

 

Moreover, a new practice has spread, consisting of warning people when content (in a class, novel, or film) might be traumatic. These "trigger warnings,’«first used on feminist websites, are employed when a course is about to cover a violent or potentially destabilizing topic. If we take the example of how the immune system works, it is clear that in the most developed countries, excessive hygiene, the widespread use of antibiotics, and the lack of outdoor play mean that children are no longer exposed to allergens and microbes as they once were. Their immune systems then react excessively to substances that are not actually harmful.

 

Similarly, by overprotecting children from all possible psychological and social risks, we have conditioned them to react with exaggerated fear to situations that do not actually pose insurmountable threats. The tendency towards self-pity has become a real industry in our society, with the invention of a new concept, once again born in our universities: care, the idea of caring and kindness, which is increasingly presented as a new worldview and aligns perfectly with the victimhood ideology of the woke. All the victims that the woke aspire to defend are, of course, portrayed as being in need of care.

Yves Michaud, in his book Against Kindness, clearly shows that “the obsession with kindness and care leads to accepting all differences, as long as they invoke the excuses of vulnerability, suffering, and minority status. This, therefore, promotes the claims of communitarianism, which are advanced under the guise of complaints.” We must remember that what constitutes a community of citizens, the social contract, is not based on emotions or resentments but on adherence to a constitution, laws, and social organization. It is emancipating to step out of care, out of our childhood, to discuss, as free and reasonable adults, the conditions for integrating our voices into the Republic.

 

Conclusion

 

Despite the importance given to it in our society, we must not forget that the woke wave currently only engulfs the Western world. The rest of the planet merely watches in astonishment. Many see it as a sign of the exhaustion of our civilization and are surprised that the heirs of a culture as rich as ours are so determined to destroy it.

 

Odile Grisver

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