top of page

Quelle place pour les femmes en franc-maçonnerie ?

Pauline Leon



Quelle place pour les femmes en franc-maçonnerie ?

par Pauline Léon


NDLR : Pauline, notre collaboratrice, a rencontré Michelle, une sœur d’une loge mixte, à qui elle a posé la question.


Michelle : Tout d’abord je citerai Simone de Beauvoir : " On ne naît pas femme, on le devient." L'émancipation des femmes dans la société et la présence des femmes en franc maçonnerie est le fruit d'un long combat. Du combat sociétal au combat maçonnique, il n'y a qu'un pas....

A l'aube de notre civilisation, jusqu'aux références bibliques, la femme est décrite comme être une extension de l'homme. Les mythes, la religion ou la philosophie ont contribué à instaurer cette hiérarchie, dictant les normes d'une société genrée. Dans sa conférence Denis Lefèvre (la franc maçonnerie et les femmes), cet historien nous donne un aperçu, avec une pointe d'humour, des idées patriarcales du début du XX e siècle.


Pauline : A la fin du XVIIIème siècle seuls les hommes pouvaient être initiés ?


Michelle : C’est vrai que « Les constitutions d'Anderson de 1723 » réservent l'adhésion aux hommes. Cet héritage pèsera sur les débats internes pendant des siècles. On peut le constater par le report successif de la question de l'initiation des femmes lors des convents de 1869 : " des épaules viriles sont seuls de taille à porter les matériaux nécessaires à l'édifice de Salomon".

Une alternative fut créé avec les Loges d'adoption. Ces dernières plutôt familiales pouvaient être qualifiées d'organisation para maçonnique mixte. Les Loges d'adoptions évoluent peu à peu vers un modèle festif où les femmes s'adonnent à des activités de bienfaisance et de charité.

Ces ateliers se composent principalement de personnalités féministes bourgeoises, aisées et cultivés. Certaines d'entre elles militent activement pour une ouverture de la franc maçonnerie aux femmes.

Mais comme l’a écrit Saint-Exupéry : " Pour que nos différences ne nous lèsent pas mais nous enrichissent, nous devons vaincre nos préjugés."

Et puis il y a à la fin du XIXème siècle Maria Deraismes et Georges Martin qui furent à l’origine de l’initiation féminine :" Nous avons décidé de réunir les deux sexes sur le pied d'une égalité complète."

Maria Deraismes, fut la première sœur ayant vu la lumière. Grâce à elle et à Georges Martin, un mouvement féministe réformateur crée l'obédience la fédération internationale mixte du droit humain et reprend le principe d'égalité hommes/ femmes dans l'article 1 er de sa constitution.


Pauline : Des personnalités maçonniques masculines ont elles également œuvré pour l'accès à l'initiation des femmes en Loge ?


Michèle : Je rappellerai d’abord Georges Martin co fondateur du Droit Humain a milité pour que les femmes aient les mêmes droits que les hommes en matière d'éducation, de citoyenneté, d'éducation et de travail.

Et puis on pourrait citer :

- Léon Richer qui voyait la lutte pour l'égalité des sexes comme une composante essentielle du progrès social et moral de la société. Sa contribution est encore reconnue aujourd'hui comme une étape importante dans l'histoire des droits des femmes.

- Henry La Fontaine, prix Nobel de la paix en 1913, qui fut aussi une figure influente du début du XXe siècle. Il croyait fermement que l'égalité entre les hommes et les femmes était essentielle pour construire une société juste et pacifiste.


Pauline : La mixité fait-elle encore débat aujourd'hui?


Michèle : Je reprendrai un principe Ubuntu repris par Nelson Mandela : " Je suis parce que nous sommes ". Ce principe humaniste peut se résumer comme la volonté de devenir humain dans la réciprocité.



Pauline : Pouvons-nous nous résoudre à ce que les différences entre les sexes soient déterminées par la nature ou souhaitons-nous une société plus éclairée ?


Michèle : Comme l’a écrit l’auteure Camille Froidevaux-Metterie “Les femmes sont devenues des hommes comme les autres, et les hommes, quasiment des femmes comme les autres.”

Avec cette phrase nous pouvons conclure que l'émancipation des femmes passe par une transformation des mœurs sociétales et des codes préétablis depuis des millénaires et même si des évolutions tranchent avec ce modèle, nous devons encore œuvrer pour une véritable égalité.


Pauline Léon


 

¿Cuál es el lugar de las mujeres en la francmasonería?

por Pauline Leon


Pauline, nuestra colaboradora, entrevistó a Michelle, una hermana de una logia mixta, y le planteó la pregunta.


Michelle: Para comenzar, citaré a Simone de Beauvoir: “No se nace mujer: se llega a serlo.” La emancipación de las mujeres en la sociedad y su presencia en la francmasonería es fruto de una larga lucha. Del combate social al combate masónico, solo hay un paso...

Desde los albores de nuestra civilización, pasando por las referencias bíblicas, la mujer ha sido descrita como una extensión del hombre. Los mitos, la religión y la filosofía contribuyeron a instaurar esta jerarquía, dictando las normas de una sociedad dividida por género. En su conferencia "La francmasonería y las mujeres", Denis Lefèvre, historiador, ofrece una visión con un toque de humor sobre las ideas patriarcales de principios del siglo XX.

Pauline: ¿A finales del siglo XVIII solo los hombres podían ser iniciados?

Michelle: Es cierto que las Constituciones de Anderson de 1723 reservaban la admisión exclusivamente a los hombres. Este legado pesó en los debates internos durante siglos. Esto se evidencia en los continuos aplazamientos del debate sobre la iniciación femenina en los conventos masónicos, como el de 1869, donde se argumentó que “solo hombros viriles pueden cargar los materiales necesarios para la construcción del Templo de Salomón.”

Como alternativa, surgieron las Logias de Adopción, que eran mixtas, pero más familiares y con un carácter paraprofano. Estas logias evolucionaron poco a poco hacia un modelo festivo, donde las mujeres se dedicaban principalmente a actividades de beneficencia y caridad.

Estos talleres estaban compuestos principalmente por mujeres feministas, burguesas, adineradas y cultas. Muchas de ellas luchaban activamente por la apertura de la francmasonería a las mujeres.

Pero, como escribió Saint-Exupéry: "Para que nuestras diferencias no nos perjudiquen, sino que nos enriquezcan, debemos vencer nuestros prejuicios."

A finales del siglo XIX, Maria Deraismes y Georges Martin fueron pioneros de la iniciación femenina. Como ellos mismos declararon: “Decidimos reunir a los dos sexos en condiciones de plena igualdad.”

Maria Deraismes fue la primera hermana en "ver la luz". Gracias a ella y a Georges Martin, un movimiento feminista reformador creó la obediencia Federación Internacional Mixta del Derecho Humano, incorporando el principio de igualdad entre hombres y mujeres en el artículo 1° de su constitución.


Pauline: ¿Algunas figuras masculinas de la francmasonería también trabajaron para que las mujeres pudieran acceder a la iniciación en la logia?


Michelle: Primero, me gustaría recordar que Georges Martin, cofundador de Le Droit Humain, militó incansablemente para que las mujeres tuvieran los mismos derechos que los hombres en educación, ciudadanía y empleo.

Podemos citar también a:

• Léon Richer, quien consideraba la lucha por la igualdad de género como una parte esencial del progreso social y moral de la sociedad. Su contribución sigue siendo reconocida hoy como un hito en la historia de los derechos de las mujeres.

• Henry La Fontaine, ganador del Premio Nobel de la Paz en 1913, fue otra figura influyente de principios del siglo XX. Creía firmemente que la igualdad entre hombres y mujeres era fundamental para construir una sociedad justa y pacífica.


Pauline: ¿La cuestión de la igualdad y la mixticidad sigue siendo un tema de debate hoy en día?

Michelle: Retomaría el principio Ubuntu, popularizado por Nelson Mandela: “Soy porque somos.” Este principio humanista puede resumirse como la voluntad de ser plenamente humano a través de la reciprocidad.


Pauline: ¿Debemos aceptar que las diferencias entre los sexos estén determinadas por la naturaleza, o aspiramos a una sociedad más iluminada?


Michelle: Como escribió la autora Camille Froidevaux-Metterie: “Las mujeres se han convertido en hombres como los demás, y los hombres, casi en mujeres como las demás.”

Con esta frase, podemos concluir que la emancipación de las mujeres implica una transformación de las costumbres sociales y de los códigos establecidos durante milenios. Y aunque los avances han marcado rupturas con ese modelo, aún debemos trabajar para alcanzar una verdadera igualdad.


Pauline Leon


 

What is the Place of Women in Freemasonry?

by Pauline Leon


Pauline, our collaborator, interviewed Michelle, a sister from a mixed lodge, to ask her this question.


Michelle: First, I will quote Simone de Beauvoir: "One is not born a woman; one becomes one." The emancipation of women in society and their presence in Freemasonry is the result of a long struggle. From social struggle to Masonic struggle, there is only one step...

From the dawn of civilization to biblical references, women have been described as an extension of man. Myths, religion, and philosophy contributed to establishing this hierarchy, dictating the norms of a gendered society. In his conference "Freemasonry and Women", Denis Lefèvre, a historian, gives us an insightful look, with a touch of humor, at the patriarchal ideas of the early 20th century.

Pauline: By the end of the 18th century, only men could be initiated?

Michelle: It is true that the Anderson’s Constitutions of 1723 reserved membership exclusively for men. This legacy weighed heavily on internal debates for centuries. This can be seen in the repeated postponement of the issue of women's initiation during the Masonic assemblies, such as in 1869, when it was argued that “only virile shoulders can carry the materials necessary for Solomon’s edifice.”

An alternative was created in the form of the Adoptive Lodges. These lodges, more family-oriented, could be described as mixed, semi-Masonic organizations. Adoptive Lodges gradually evolved into a more festive model, where women devoted themselves to charitable and philanthropic activities.

These lodges were composed mainly of bourgeois, affluent, and educated feminist figures. Some of them actively advocated for the opening of Freemasonry to women.

But as Saint-Exupéry wrote: "For our differences to enrich us rather than harm us, we must overcome our prejudices."

At the end of the 19th century, Maria Deraismes and Georges Martin paved the way for women’s initiation. As they declared: “We have decided to unite both sexes on the basis of complete equality.”

Maria Deraismes was the first sister to “see the light.” Thanks to her and Georges Martin, a feminist reformist movement created the Masonic obedience known as the International Mixed Federation of Le Droit Humain and included the principle of gender equality in Article 1 of its constitution.



Pauline: Were there also male Masonic figures who worked to grant women access to initiation in lodges?


Michelle: First, I would like to recall that Georges Martin, co-founder of Le Droit Humain, campaigned for women to have the same rights as men in education, citizenship, and employment.

We can also mention:

• Léon Richer, who viewed the struggle for gender equality as an essential component of social and moral progress in society. His contributions are still recognized today as an important milestone in the history of women’s rights.

• Henry La Fontaine, Nobel Peace Prize laureate in 1913, was also an influential figure in the early 20th century. He firmly believed that gender equality was essential to building a just and peaceful society.



Pauline: Is the issue of mixed-gender Freemasonry still a topic of debate today?


Michelle: I would refer to the Ubuntu principle, popularized by Nelson Mandela: "I am because we are." This humanist principle can be summarized as the aspiration to become fully human through mutual reciprocity.



Pauline: Should we resign ourselves to the idea that gender differences are determined by nature, or should we aim for a more enlightened society?


Michelle: As the author Camille Froidevaux-Metterie wrote: “Women have become men like any other, and men have almost become women like any other.”

With this statement, we can conclude that women’s emancipation requires a transformation of societal norms and the codes that have been entrenched for millennia. And even though some changes break away from this model, we must continue working toward true equality.


Pauline Leon

32 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page