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Éthique environnementale et universalisme

Charles Suzanne

Dernière mise à jour : 10 déc. 2024


Charles Susanne




Éthique environnementale et universalisme (1)


Il aura fallu la persévérance de scientifiques, dès les années 1970, et il aura fallu les rapports alarmants du GIEC à compter de 1990, pour que les enjeux environnementaux se fraient un chemin parmi les sujets politiques et internationaux. Non sans railleries au départ.


Après toutes ces années, ne vous étonnez donc pas que des scientifiques, et même le GIEC, commencent à s’énerver devant les réactions trop lentes proposées par le politique, ils ont parfois l’impression de parler dans le vide.


Si suivant les géologues, nous sommes dans l’holocène, un interglaciaire des 10.000 dernières années, ces dernières décennies on peut parler d’anthropocène, période où l’Homo sapiens modifie considérablement l’ensemble des biotopes terrestres, et où nous poussons à l’extinction une partie de la flore et de la faune. Cette perte de biodiversité se compte en décennies, alors que les extinctions de masse précédentes se déroulaient sur des centaines de milliers d’années.


Nous n'avons qu’un seul vaisseau-Terre, il est donc naturel de se poser des questions sur son avenir, en sachant que nous pouvons être les ouvriers d'un renouveau. De telles réflexions pourraient-elles aboutir à une destinée collective, voire universelle ? Nous ne pourrons faire face aux périls que par une volonté de coopération et d’harmonisation, et non par des luttes entre idéologies opposées : pour faire face la solidarité sera essentielle. Il est question pour l'humanité de « passer de l'enfance à l'âge d'homme ».


L’éthique du progrès nécessite de repenser notre relation à l’environnement au niveau de chaque être humain, mais également en tant qu’humanité. Il s’agit de préserver nos écosystèmes : c’est notre « village global » qui est en danger. On essaie de nous tranquilliser avec une croissance verte, mais, en réalité, il nous faudra inventer un nouveau paradigme avec un changement profond de société et une remise en cause totale des pouvoirs du marché. Il faudra découpler la croissance économique des atteintes à l’environnement. Le « tout à l’économique » et à la croissance est un leurre.


La conscience d’un franc-maçon est-elle compatible avec le consumérisme, nous ne pouvons perdre notre être dans la recherche de l’avoir. Il nous faut rester nous-mêmes et ne pas s’affairer à gagner en avoir ce que nous pouvons gagner en être.


Comment, en tant que francs-maçons, réagir devant la dégradation évidente des conditions d’habitabilité de la Terre ?



1. L’écologie est-elle une question maçonnique ?


L'écologie nous bouscule et bouscule l'humanisme, remet en question nos certitudes sur la nature et sur la conception de l’homme lui-même. Elle nous oblige à repenser l'humanisme, puisque l'humanité tout entière y est confrontée. Et donc, il s'agit bien d’une question maçonnique !


La franc-maçonnerie se réclame à la fois de l'humanisme et des Lumières : or, les problèmes environnementaux remettent en cause les fondements de l'humanisme. La franc-maçonnerie n’a-t-elle pas intérêt à ouvrir un chantier sur l'éco-humanisme et à s’ouvrir aux jeunes, qui sont en recherche d’un renouveau et qui sont de plus en plus impliqués dans des discussions environnementales. La FM n’en sera que plus ouverte et plus impliquée dans l'évolution de la société, moins abstraite et moins intellectualisée.


En tant que francs-maçons ne sommes-nous pas convaincus qu'il y ait moyen de vivre bien, voire mieux, voire plus heureux, sans qu'il soit nécessaire de toujours consommer plus ? C'est en tous les cas l'enjeu de la post-croissance.


La franc-maçonnerie ne pourrait-elle pas s’éloigner d’une mythologie anthropocentrée, en parlant de progrès ne pourrait-elle pas s’ouvrir à l’ensemble du monde vivant et de leurs écosystèmes. Et ne doit-elle pas créer un nouveau récit qui étendrait le concept de fraternité à l’ensemble du monde naturel ?



2. Et les générations futures ?


Nous savons que le Temple est inachevé, que nous devons le (re)construire de manière permanente, mais réalisons-nous que nous sommes responsables de ce temple devant les générations futures ?


Est-ce que nous ne colonisons pas l'avenir et que nous nous comportons comme colonisateurs des générations futures, en les privant de leur liberté, voire de leur santé ? Ne dévalisons-nous pas en fait nos enfants ?


N’est-ce pas anti maç de ne pas répondre aux défis d’aujourd’hui et à ceux qui attendent les générations futures ? Le franc-maçon peut-il dire « j’ai taillé ma pierre et j’ai cru que cela suffisait » ?


La déclaration universelle des droits de l’humanité parle d’ailleurs de violations des droits fondamentaux des êtres humains lors de menaces globales sur l’environnement. Cette déclaration diverge de celle relative aux droits de l’homme dans la mesure où elle ne repose plus sur l’individu mais sur les relations intergénérationnelles au sein desquelles le principe de responsabilité et de solidarité devrait être appliqué. Revitaliser les Lumières consisterait donc à étendre les principes d’égalité, de liberté et d’autonomie vers les générations futures et de quitter un anthropocentrisme étroit.


Sans faire de Gaïa une nouvelle valeur suprême, nos valeurs maçonniques de solidarité planétaire n’exigent-elles pas à la sauvegarde planétaire, tout simplement pour sauvegarder l’humanité elle-même ?


Dans l’anthropocentrisme, nous vivions dans la métaphore du berger veillant sur son troupeau, mais ne sommes-nous pas dans la situation d’un loup au sein du troupeau ? A nous d’éviter le carnage.


La FM laïque, libérale et progressiste peut nous aider dans ce contexte par la conjonction du cœur et de l’esprit, l’exercice de la raison, la philosophie de la solidarité, aussi vis-à-vis des futures générations. La complexité des enjeux et la sévérité des circonstances ne doivent pas nous effrayer, construisons pierre après pierre notre édifice pour que les générations futures puissent en connaître les bienfaits.


L'humanisme nouveau doit être, plus encore que dans le passé, planétaire, c'est la Terre-Patrie d'Edgar Morin, puisant dans la fraternité, la solidarité, la responsabilité. Seule cette éthique permet d'aborder les crises où se joue le destin de l'espèce humaine.



3. La franc-maçonnerie reste un chantier de réflexion.


La franc-maçonnerie a, par sa méthodologie, l'opportunité d'ouvrir un chantier de réflexion et de formuler un nouvel humanisme, un éco-humanisme. Notre art de discussion formalisée, de disputes philosophiques, avec une méthode rigoureuse, peut faire émerger de nouvelles idées. La FM est bien placée pour réfléchir aux crises écologiques, pour garantir de réfléchir avec raison sur l'humain lui-même, pour se tourner vers l'avenir et pour proposer une utopie d'un monde nouveau.


La franc-maçonnerie se définit comme une institution essentiellement philanthropique, philosophique et progressive : nous avons donc pour valeur le progrès. Essayons par conséquent de (re)devenir des bâtisseurs d'avenir, nous pourrions construire le nouveau temple commun de l'éco-humanisme.


Notre Chaîne d'Union réunit tous les frères et les sœurs de notre loge, présents ou absents, mais réunit aussi l'ensemble de la franc-maçonnerie universelle. Est-ce suffisant ? Notre chaîne d’union ne devrait-elle pas s'étendre à l'humanité tout entière, et aussi aux futures générations ? Et pourquoi pas au monde vivant ? Non pas pour mettre l'araignée et l'homme sur le même plan, mais pour ne pas oublier que l’humanité fait partie de ce monde vivant et devrait donc le respecter.



4. Une éthique universelle.


L’humanisme maçonnique a toujours eu l’ambition d’agir sur les mentalités, afin de développer dans tout être humain les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité, de solidarité, de tolérance. Pourquoi cet humanisme maçonnique ne pourrait-il pas développer dans cette période actuelle ces valeurs dans un esprit moins anthropocentrique ? Le franc-maçon, comme tout citoyen, est confronté à une période de doute, mais il a les outils pour continuer à être demain le centre de l’union. Vivre dans la paix et l’harmonie, en force, en sagesse et en beauté est notre chantier, un chantier que l’on peut imaginer plus ouvert au monde vivant.


Naturellement, l’humanisme maçonnique restera un système de valeurs, dont l’être humain est le sujet et la finalité, mais les bouleversements écologiques rendent cette réflexion humaniste de plus en plus complexe, car notre système de valeurs maçonniques doit envisager maintenant la sauvegarde de l’humanité et par conséquent la sauvegarde de l’écosystème Terre.


La solution est d’œuvrer à une responsabilité universelle et à (ré)inventer la solidarité mondiale. Est-ce que cela résonne aux francs-maçons ?








Charles SUSANNE


  1. Susanne (2024). Éthique environnementale et climat. Comment l’envisager en tant qu’humanistes ? Kvadrato

  2. Lepage & Servan-Schreiber (2016). Déclaration universelle des Droits de l’humanité. Chêne




 

Environmental Ethics and Universalism

by Charles Susanne


It took the perseverance of scientists in the 1970s and the alarming reports from the IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change) starting in 1990 for environmental issues to carve out a place among political and international discussions—not without mockery at first.


After all these years, it is no wonder that scientists, and even the IPCC, are becoming frustrated with the sluggish responses from policymakers. They often feel like they are speaking into a void.


While geologists classify our current epoch as the Holocene, an interglacial period lasting the last 10,000 years, in recent decades it is more fitting to speak of the Anthropocene—a period in which Homo sapiens has significantly altered terrestrial biotopes and driven part of the planet's flora and fauna to extinction. This loss of biodiversity occurs in mere decades, whereas previous mass extinctions unfolded over hundreds of thousands of years.


We have only one spaceship—Earth. It is therefore natural to question its future, knowing that we can become the builders of its renewal. Could such reflections lead to a collective, even universal destiny? We will only be able to face these perils with a spirit of cooperation and harmony, not through struggles between opposing ideologies. Solidarity will be essential. Humanity must move from “childhood to adulthood.”



1. Is ecology a Masonic question?


The ethics of progress demand that we rethink our relationship with the environment, both individually and collectively. Preserving our ecosystems is essential—our “global village” is at risk. Green growth is often touted as a solution, but in reality, we must invent a new paradigm, one that entails profound societal change and a complete re-evaluation of market-driven powers. Economic growth must be decoupled from environmental degradation. The “everything for the economy and growth” mantra is an illusion.


Can the conscience of a Freemason coexist with consumerism? We cannot lose our essence in the pursuit of possessions. We must remain true to ourselves and avoid seeking in material wealth what can only be gained through personal growth.


How, as Freemason, should we react to the clear degradation of Earth's habitability?

Ecology challenges humanism and calls into question our certainties about nature and the conception of humanity itself. It forces us to rethink humanism, as all of humanity is now facing this challenge. Thus, it is undoubtedly a Masonic question.


The Freemasonry aligns itself with both humanism and Enlightenment ideals. Yet environmental issues challenge the foundations of humanism. Shouldn’t the F∴M∴ open a new workshop on eco-humanism and engage with young people who are searching for renewal and are increasingly involved in environmental discussions? Doing so would make Freemasonry more open and engaged with societal evolution—less abstract and intellectualized.


As FF∴MM∴, are we not convinced that it is possible to live well, even better and more happily, without the constant need to consume more? This is the very essence of post-growth.

Could the F∴M∴ move away from an anthropocentric mythology? In speaking of progress, could it not open itself to the entire living world and its ecosystems? Should it not create a new narrative that extends the concept of fraternity to the natural world?



2. What about future generations?


We know the Temple is unfinished, and that we must continuously (re)construct it. But do we realize that we are responsible for this Temple in the eyes of future generations?


Are we not colonizing the future by acting as colonizers of the generations to come, depriving them of their freedom, even their health? Are we not, in fact, robbing our own children?


Is it not anti-Masonic to ignore today’s challenges and those awaiting future generations? Can a F∴M∴ say, “I have shaped my stone, and I believed that was enough”?


The Universal Declaration of the Rights of Humanity mentions violations of fundamental human rights when global environmental threats are present. This declaration differs from the Declaration of Human Rights in that it no longer focuses on the individual but on intergenerational relationships where the principles of responsibility and solidarity must be applied.


Revitalizing the Enlightenment would mean extending the principles of equality, freedom, and autonomy to future generations and abandoning a narrow anthropocentrism.



3. Freemasonry as a workshop for reflection


With its methodology, the freemason has the opportunity to open a workshop for reflection and formulate a new humanism—an eco-humanism. Our structured discussions, philosophical debates, and rigorous methods can generate new ideas.


Freemasonry is well-placed to reflect on ecological crises, to guarantee rational thinking about humanity, to turn towards the future, and to propose a utopian vision of a new world.


Defined as an institution that is philanthropic, philosophical, and progressive, the freemasonry values progress. Let us, therefore, strive to (re)become builders of the future and construct a new common temple of eco-humanism.


Our Chain of Union unites all the brothers and sisters of our lodge, both present and absent, as well as the entirety of universal Freemasonry. But is this enough? Should our Chain of Union not extend to all of humanity, future generations, and even the living world? Not to place spiders and humans on the same level, but to remember that humanity is part of the living world and should therefore respect it.



4. Towards a universal ethic


Masonic humanism has always aspired to influence minds and cultivate in every human being the values of liberty, equality, fraternity, solidarity, and tolerance. Why shouldn’t this Masonic humanism develop these values in a less anthropocentric spirit in today’s context?


The freemason, like all citizens, faces a time of doubt, but it possesses the tools to remain the center of union tomorrow. Living in peace and harmony, with strength, wisdom, and beauty, is our mission—a mission we can imagine as more open to the living world.


Naturally, Masonic humanism will remain a value system centered on humanity. However, ecological upheavals make this humanist reflection increasingly complex, as our Masonic values must now include the preservation of humanity and, consequently, the protection of Earth's ecosystem.


The solution lies in fostering universal responsibility and (re)inventing global solidarity. Does this resonate with the freemasons?



Charles Susanne







 

Ética ambiental y universalismo

Por Charles SUSANNE


Fue necesaria la persistencia de científicos desde los años 70 y los alarmantes informes del IPCC (Grupo Intergubernamental de Expertos sobre el Cambio Climático) a partir de 1990 para que las cuestiones ambientales lograran abrirse paso entre los temas políticos e internacionales. No sin burlas en sus inicios.


Después de tantos años, no sorprende que los científicos, e incluso el IPCC, comiencen a mostrar su frustración ante las lentas reacciones de la política, sintiéndose muchas veces como si hablaran al vacío.


Según los geólogos, vivimos en el Holoceno, un período interglacial de los últimos 10,000 años. Sin embargo, en estas últimas décadas, se habla del Antropoceno, una era en la que el Homo sapiens está modificando considerablemente todos los biotopos terrestres y llevando a la extinción a una parte significativa de la flora y fauna. Esta pérdida de biodiversidad se mide en décadas, mientras que las extinciones masivas anteriores ocurrían en lapsos de cientos de miles de años.


Solo tenemos un único planeta-Tierra. Es natural, por tanto, preguntarnos por su futuro, sabiendo que podemos ser los obreros de una renovación. ¿Podrían estas reflexiones conducirnos hacia un destino colectivo, incluso universal? Solo podremos enfrentar los peligros mediante la cooperación y la armonización, no a través de luchas entre ideologías opuestas: la solidaridad será esencial. Para la humanidad, se trata de “pasar de la infancia a la madurez”.



1. La ecología como cuestión masónica


La ética del progreso exige repensar nuestra relación con el medio ambiente, tanto a nivel individual como colectivo. Se trata de preservar nuestros ecosistemas: nuestro "pueblo global" está en peligro. Se nos tranquiliza con la idea de un crecimiento verde, pero en realidad, debemos inventar un nuevo paradigma que implique un cambio profundo en la sociedad y una revisión total del poder del mercado. Es necesario desvincular el crecimiento económico del daño ambiental. El "todo por la economía y el crecimiento" es un espejismo.


¿Es compatible la conciencia de un F∴M∴ (Francmasón) con el consumismo? No podemos perder nuestro ser en la búsqueda del tener. Debemos permanecer fieles a nosotros mismos y no buscar en el tener aquello que podríamos ganar en el ser.


¿Cómo deberían los FF∴MM∴ (Francmasones) reaccionar ante el evidente deterioro de las condiciones habitables de la Tierra?


La ecología desafía al humanismo y pone en cuestión nuestras certezas sobre la naturaleza y la concepción del ser humano. Nos obliga a repensar el humanismo, ya que la humanidad entera enfrenta este desafío. Por tanto, se trata de una cuestión masónica.


La F∴M∴ (Francmasonería) se inspira en el humanismo y las Luces, pero los problemas ambientales cuestionan los fundamentos del humanismo. ¿No debería la F∴M∴ abrir un taller sobre ecohumanismo y acercarse a los jóvenes que buscan renovación y están cada vez más involucrados en debates ambientales? Esto haría que la F∴M∴ fuera más abierta e involucrada en la evolución de la sociedad, menos abstracta y menos intelectualizada.


Como FF∴MM∴, ¿no estamos convencidos de que es posible vivir bien, incluso mejor y más felices, sin necesidad de consumir siempre más? Este es el objetivo de la post-crecimiento.


¿Podría la F∴M∴ alejarse de una mitología antropocéntrica? Al hablar de progreso, ¿no podría abrirse a todo el mundo viviente y sus ecosistemas? ¿No debería también crear un nuevo relato que amplíe el concepto de fraternidad al mundo natural?



2. Y las generaciones futuras


Sabemos que el Templo está inacabado, que debemos (re)construirlo de manera permanente. Pero, ¿somos conscientes de que somos responsables de este templo frente a las generaciones futuras?


¿No estamos colonizando el futuro y comportándonos como colonizadores de las generaciones venideras, privándolas de su libertad, incluso de su salud? ¿No estamos, en realidad, saqueando a nuestros propios hijos?


¿No es anti-masónico ignorar los desafíos actuales y los que esperan a las generaciones futuras? ¿Puede un F∴M∴ decir: “He tallado mi piedra y pensé que era suficiente”?


La Declaración Universal de los Derechos de la Humanidad menciona la violación de los derechos fundamentales de los seres humanos cuando se enfrentan a amenazas globales al medio ambiente. Esta declaración difiere de la Declaración de los Derechos Humanos porque no se centra en el individuo, sino en las relaciones intergeneracionales donde deben aplicarse los principios de responsabilidad y solidaridad.


Revitalizar las Luces consistiría en extender los principios de igualdad, libertad y autonomía hacia las generaciones futuras y abandonar un antropocentrismo limitado.



3. La F∴M∴ como taller de reflexión


Por su metodología, la F∴M∴ tiene la oportunidad de abrir un taller de reflexión y formular un nuevo humanismo, un ecohumanismo. Nuestro arte de la discusión formalizada y las disputas filosóficas, junto con una metodología rigurosa, puede hacer surgir nuevas ideas.


La F∴M∴ está en una posición privilegiada para reflexionar sobre las crisis ecológicas, para garantizar un pensamiento racional sobre el ser humano, para mirar hacia el futuro y para proponer una utopía de un mundo nuevo.


Definida como una institución filantrópica, filosófica y progresista, la F∴M∴ valora el progreso. Por lo tanto, intentemos (re)convertirnos en constructores del futuro, edificando el nuevo templo común del ecohumanismo.


Nuestra Cadena de Unión reúne a todos los HH∴ y HH∴ de nuestra logia, presentes o ausentes, así como a toda la F∴M∴ universal. ¿Es esto suficiente? ¿No debería nuestra Cadena de Unión extenderse a toda la humanidad e incluso a las generaciones futuras? ¿Por qué no al mundo viviente? No para colocar a la araña y al ser humano en el mismo plano, sino para recordar que la humanidad forma parte del mundo viviente y, por tanto, debe respetarlo.



4. Una ética universal


El humanismo masónico siempre ha tenido como objetivo influir en las mentalidades para desarrollar en cada ser humano valores de libertad, igualdad, fraternidad, solidaridad y tolerancia. ¿Por qué no podría este humanismo masónico fomentar estos valores en un espíritu menos antropocéntrico?


El F∴M∴, como cualquier ciudadano, enfrenta una época de dudas, pero tiene las herramientas para seguir siendo mañana el centro de la unión. Vivir en paz y armonía, con fuerza, sabiduría y belleza, es nuestro taller: un taller que podemos imaginar más abierto al mundo viviente.


Naturalmente, el humanismo masónico seguirá siendo un sistema de valores centrado en el ser humano. Sin embargo, las crisis ecológicas hacen que esta reflexión sea cada vez más compleja, ya que nuestro sistema de valores debe contemplar ahora la salvaguarda de la humanidad y, por tanto, la protección del ecosistema Tierra.


La solución está en trabajar por una responsabilidad universal y (re)inventar la solidaridad mundial. ¿Resuena esto con los FF∴MM∴?



Charles Susanne


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